La Vampire by Féval (père) Paul

La Vampire by Féval (père) Paul

Auteur:Féval (père), Paul [Féval (père), Paul]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature Française, Fantastique
Éditeur: Feedbooks
Publié: 1856-09-17T23:00:00+00:00


Chapitre 15

LA RUE DE LA LANTERNE

Le secrétaire général de la préfecture rapprocha son siège et prit un air qu'il voulait rendre tout à fait charmant.

– Alors, dit-il, cher monsieur Sévérin, nous allons quelquefois rendre notre petite visite à notre ancien élève, sans façon ?

– Quelquefois, répondit Jean-Pierre, pas souvent.

– Et nous ne demandons jamais rien ?

– Si fait… je demande toujours quelque chose.

– On ne nous refuse pas ?

– On ne m'a pas encore refusé…

– Et pourtant, ajouta-t-il en se parlant à lui-même, ma dernière requête était de six mille louis…

– Malepeste ! Six mille louis ! Il y a bien des cachets de six livres, là dedans, mon cher monsieur Sévérin !

– Quand vous passerez au Marché-Neuf, monsieur l'employé, regardez la petite maison qu'on y bâtit…

– La nouvelle Morgue ! s'écria Berthellemot. Parbleu ! je la connais de reste ! On n'a pas voulu suivre nos plans…

– C'est qu'ils n'étaient pas conformes aux miens, plaça modestement Jean-Pierre.

– Bon ! Bon ! Bon ! fit par trois fois le secrétaire général. Je suis, en vérité, bien enchanté d'avoir fait votre connaissance. Nous sommes voisins, mon cher monsieur Sévérin… quand vous aurez besoin de moi, ne vous gênez pas, je vous présenterai à M. le préfet.

– Voilà plus d'une heure et demie, monsieur l'employé, l'interrompit doucement Jean-Pierre, que vous savez que j'ai besoin de vous.

– C'est accordé, mon voisin, c'est accordé… ne vous inquiétez pas… accordé, parole jolie ! Accordé !

– Qu'est-ce qui est accordé ?

– Tout… et n'importe quoi… nous voilà comme les deux doigts de la main… ah ! Ah ! Miséricorde ! Ce ne sont pas les républicains comme vous que nous craignons… Je ne me souviens pas d'avoir jamais rencontré un homme dont la conversation m'ait plus vivement intéressé… Mais qu'avons-nous besoin d'écouteurs aux portes, dites ? Laurent ! Charlevoy ! Ici, mes drôles !

La porte latérale s'ouvrit aussitôt, montrant les deux agents le chapeau à la main.

– Allez voir au cabaret si nous y sommes, citoyens, leur dit Berthellemot ; et en passant prévenez M. Despaux que je le mettrai demain à la disposition de ce bon M. Séverin… pour une affaire très sérieuse, très pressée, et qui regarde un ami dévoué du gouvernement consulaire.

– M'est-il permis de vous interrompre, monsieur l'employé ? demanda Jean-Pierre.

– Comment donc, mon cher voisin !… Attendez, vous autres !

– Je voulais vous faire observer simplement, dit Jean-Pierre, que ce n'est pas demain, mais ce soir même que je réclamerai votre concours.

– Vous entendez, Laurent ! Vous entendez, Charlevoy ! Prévenez M. Despaux qu'il ne quitte pas la préfecture, et vous-mêmes restez aux environs… Il y aura un service de nuit, s'il le faut… Allez !… Petite parole ! Il y a des gens pour qui on ne saurait trop faire.

– Voyez-vous, bon ami et voisin, reprit Berthellemot quand les deux agents eurent disparu, tout ici est ordonné, huilé, graissé comme une mécanique en bon état. Le premier consul sait bien que je suis l'âme de la maison ; il aurait



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