La seconde guerre mondiale by Beevor Antony

La seconde guerre mondiale by Beevor Antony

Auteur:Beevor, Antony [Beevor, Antony]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Documents et essais, Histoire, Époque : 2ème guerre mondiale, GM 2, GM 2 - 1 - Guerre et batailles et forces armées
Publié: 2019-12-20T13:13:36+00:00


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L’EUROPE DERRIÈRE LES BARBELÉS

1942-1943

L’invasion de l’Union soviétique affecta la politique d’occupation allemande dans presque toute l’Europe. Dans l’Est, l’idée enivrante, mais aussi effrayante, de dominer des millions de personnes poussa les nazis à avoir de plus en plus recours à la terreur pour obtenir des résultats. Au début, des officiers supérieurs et des administrateurs avaient espéré associer des nations comme les pays Baltes et l’Ukraine à la croisade antibolchevique, mais Hitler ne voulait que faire régner la peur pure et simple. Comme dans le cas de la Pologne, il estimait que ces pays devaient être définitivement rayés de la carte.

En dépit du dégoût qu’inspirait à Hitler l’idée de Slaves sous l’uniforme de la Wehrmacht, en tout, près d’un million de citoyens soviétiques servirent aux côtés de l’armée allemande et de la SS. La plupart se laissèrent embrigader en tant qu’auxiliaires Hiwis non armés dans les divisions allemandes à cause de la famine qui régnait dans les camps de prisonniers. Mais même quelques-uns de ces « Iwan » furent engagés officieusement comme des soldats à part entière. Un commandant de la 12e SS Panzerdivision Hitler Jugend était ainsi fier de son chauffeur et garde du corps russe qui l’accompagnait partout.

Largement plus de 100 000 hommes servirent, à des degrés très divers d’enthousiasme et d’efficacité, dans l’armée russe de libération du général Vlassov, et dans un corps de cosaques qui lutta contre les partisans d’abord sur le territoire soviétique et, plus tard, en Yougoslavie et en Italie. Les policiers et les gardes ukrainiens des camps de concentration se taillèrent une terrible réputation de cruauté. Himmler en vint aussi à recruter dans les formations de la Waffen-SS des Lettons, des Estoniens, des Caucasiens et même des musulmans de Bosnie. Il forma également une division ukrainienne en 1943, qui fut baptisée division SS Galizien pour ne pas provoquer l’ire de Hitler. Une centaine de milliers d’Ukrainiens se portèrent volontaires, dont seulement un tiers furent acceptés[1].

Le traitement des civils dans les territoires occupés et des prisonniers de guerre resta épouvantable. En février 1942, quelque 60 % des 3,5 millions de soldats de l’Armée rouge prisonniers étaient morts de faim, de froid ou de maladie. Les nazis convaincus n’étaient pas seulement fiers de leur absence de pitié. Leur déshumanisation de certaines catégories de victimes – les Juifs, les Slaves, les Asiatiques et les Roms – était une forme délibérée de prophétie autoréalisatrice : en les rabaissant par l’humiliation, la souffrance et la faim au rang d’animaux, on « prouvait » ainsi leur infériorité génétique.

La rivalité chaotique entre les satrapes de Hitler dans l’Est dépassa même celle qui existait en Allemagne entre le parti nazi et les différents organes du gouvernement. Alfred Rosenberg fut nommé ministre pour les Territoires de l’Est, mais il ne cessait de se heurter aux visées d’autres potentats. Son Ostministerium fut tourné en dérision, en partie parce que Rosenberg était l’un des rares fonctionnaires civils qui voulaient faire participer les anciennes nationalités soviétiques à la guerre contre le bolchevisme. Göring, chargé de l’économie



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