La rose et le loup by Joyce

La rose et le loup by Joyce

Auteur:Joyce
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Harlequin
Publié: 2015-08-15T00:00:00+00:00


11

Balvenie était une imposante forteresse en pierre rouge perchée au sommet d’une colline.

Margaret tira sur les rênes de sa monture, bientôt imitée par Peg, Eilidh et les trois chevaliers qui les escortaient. Elle contempla avec bonheur les courtines qui barraient les flancs de la colline, ainsi que les tours qui se dressaient fièrement vers le ciel d’un bleu profond.

— Balvenie, murmura-t-elle, ébahie.

Dire que trois jours plus tôt elle se réveillait dans le lit d’Alexander et qu’aujourd’hui elle était de retour chez elle !

La Spey bouillonnait dans le vallon. Ses eaux glacées aspergeaient les rochers encore gelés, même si la neige avait commencé de fondre un peu partout. Des plaques d’herbe et des chardons surmontés de minuscules bourgeons fleurissaient sur les coteaux, au pied des épaisses murailles du château.

— Je vais prévenir la sentinelle que nous sommes arrivés, proposa l’un des chevaliers.

Il éperonna sa monture et monta la colline au petit galop.

— Nous sommes chez nous ! s’émerveilla Peg, en souriant. J’ai bien cru que je ne verrai jamais ce jour !

Margaret ne lui rendit pas son sourire. Elle était heureuse d’être arrivée à Balvenie saine et sauve — et soulagée d’avoir atteint la demeure la plus imposante et la plus facile à défendre de son oncle —, pourtant, savoir Castle Fyne et William entre les mains de l’ennemi gâchait sa joie. Et puis, tout au fond d’elle, elle savait qu’il y avait bien plus. La satisfaction que ce retour aurait dû lui procurer était faussée par la nuit qu’elle avait passée dans les bras d’Alexander.

A certains moments de la journée, et la nuit, dans ses rêves, leurs ébats passionnés se rappelaient à elle avec une acuité terrible. Parfois même, Alexander lui apparaissait comme un valeureux champion. Comme elle aurait aimé ne pas penser à lui du tout ! Encore moins à la façon dont elle avait trahi son oncle et son fiancé…

— C’est magnifique ! s’extasia Eilidh.

— Oui, c’est magnifique, répéta Margaret.

Elle talonna sa jument pour gravir à son tour la colline, en suivant un sentier boueux. Eilidh et Peg lui emboîtèrent le pas. Les deux soldats des Highlands avançaient en tête.

Elles étaient restées cachées dans l’armée d’Alexander pendant deux jours. Lorsque la troupe avait établi son campement tout près de Dumbarton, elles s’étaient éclipsées. Peg avait réussi à les faire entrer à l’intérieur de la forteresse royale, où Margaret avait été chaleureusement accueillie par John de Menteith, son gouverneur. Déjà au courant de l’attaque qui allait avoir lieu, il n’avait pas perdu de temps. Il leur avait donné trois de ses hommes pour les escorter loin de la ville. Elles étaient arrivées à Dumbarton en fin d’après-midi et en étaient reparties quelques heures plus tard, alors que le crépuscule tombait sur la lande.

Margaret entendit les portes de la barbacane s’ouvrir, puis des cris de surprise en provenance des remparts, tandis que la nouvelle de leur arrivée se répandait. Elle leva les yeux : des hommes, des femmes et des enfants leur faisaient de grands signes, visiblement heureux de leur retour.



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