la Nuit du solstice by L. J. Smith

la Nuit du solstice by L. J. Smith

Auteur:L. J. Smith
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Michel Lafon
Publié: 2012-01-01T05:00:00+00:00


Dans la maison, une mouche voletait paresseusement dans un rayon de soleil. Claudia ouvrit une fenêtre pour la laisser sortir. La cuisine semblait endormie, tiède et tranquille, gardienne de ses propres secrets.

Elle s’assit pour attendre la renarde.

Un coeur indompté

À mes parents dont l’amour, le soutien et l’exemple

m’ont aidée à découvrir mes rêves.

Claudia envoie

une lettre…

Les sourcils froncés, une mèche de cheveux châtains enroulée autour de ses doigts, Claudia Hodges-Bradley essayait de se concentrer sur les notes qu’elle avait prises pendant le dernier cours d’orthographe de Mme Anderson. Un test les attendait l’après-midi même, et c’était le genre d’épreuve qui donnait des crampes d’estomac à la fillette. Elle savait qu’elle devrait se montrer plus attentive… mais elle préférait écouter les oiseaux.

Non pas que ceux-ci aient, en général, grand-chose à raconter. Ils pouvaient rester assis des heures à crier :

– Je suis un geai bleu ! Je suis un geai bleu ! C’est mon arbre ! C’est mon arbre !

Ils n’étaient donc pas très intéressants en soi, mais mille fois plus que l’école ou Mme Anderson.

Sentant le regard glacial de l’institutrice se poser sur elle, Claudia sursauta, gênée, et se figea. Mme Anderson n’aimait pas qu’on se tripote les cheveux, encore moins qu’on mâchonne son crayon ou qu’on se mordille les ongles, toutes ces choses que Claudia faisait cette année plus que jamais. C’était une enfant sérieuse, dont les yeux bleus semblaient toujours un peu anxieux sur les photos de classe. Cette année, elle leur trouvait la même expression dans le miroir.

Puisqu’elle ne pouvait plus se tortiller les cheveux, elle posa une main sur son cœur pour sentir la bosse rassurante de l’amulette sous sa chemise. Elle la portait depuis si longtemps qu’il lui suffisait d’en tâter les pierres pour se les représenter : sardonyx, opale noire, héliotrope, chacune gravée d’une écriture en pattes de mouches dans la langue féerique. Claudia ne savait déchiffrer aucun de ces symboles, mais elle comprenait très bien à quoi servait le talisman : il lui permettait de parler aux animaux.

Sans doute le mot « communiquer » était-il plus adapté. Le langage des animaux dépendait autant des mouvements du corps – inclinaison de la tête, mouvement des ailes, position de la queue – que des sons eux-mêmes. Sauf quand le message était destiné à être entendu et compris sur de longues distances, comme pour ce pluvier, dehors, qui défiait quiconque d’oser approcher son nid…

Claudia prit une longue inspiration. Elle comprenait soudain ce que le pluvier racontait depuis quelques minutes et, instinctivement, leva le doigt pour le dire à Mme Anderson, mais le baissa aussitôt. L’institutrice la prendrait pour une folle. Mieux valait attendre. De toute façon, personne n’y pourrait rien. Et peut-être qu’avec un peu de chance – à cette idée, Claudia se rasséréna –, il n’y aurait pas cours d’orthographe cet après-midi.

À cet instant, sa respiration s’arrêta tandis que son cœur, sous le collier d’argent, battait violemment. En cette dernière semaine d’avril, la récolte de printemps de boîtes de conserve s’achevait presque, et c’était la classe de Mme Anderson qui allait gagner.



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