La naissance d'Ambre by Betancourt John Gregory

Auteur:Betancourt, John Gregory [Betancourt, John Gregory]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
Publié: 2012-06-02T17:30:07+00:00

17

« Non, non, et non ! » hurlai-je, en frappant du poing sur la table installée sous une tente où étaient éparpillés des dizaines de plans et de projets. « Je me fiche de savoir que les mules sont malades, qu’il manque la moitié des ouvriers ou qu’il tombe des crapauds enflammés ! Les travaux doivent commencer aujourd’hui ! »

Devant mon explosion de colère, les deux chefs de chantier eurent un mouvement de recul. « Oui, roi Oberon ! » glapit l’un d’eux. Ils s’inclinèrent et sortirent.

Trois semaines s’étaient écoulées depuis notre pique-nique sur le mont Ambre ; ainsi désignions-nous désormais la montagne où serait construit le château. Des retards, encore des retards, toujours des retards… ce qui avait empêché les débuts de la construction. Tel un mécanisme grippé, la machine qu’était l’ensemble de nos bâtisseurs avait besoin d’être dérouillée pour se mettre en route… ma colère lui fournit le solvant nécessaire.

Je me levai et me mis rageusement à faire les cent pas. Aber, les pieds sur la table, se contenta de glousser.

« Ce n’est pas drôle ! » grondai-je. J’en avais plus qu’assez de tout, et de tout le monde.

« Ai-je dit que ça l’était ? Plus vite j’aurai un toit au-dessus de ma tête, plus vite je serai heureux. Je déteste la pluie, je déteste le soleil et je déteste vivre sous une tente. Si tu n’avais pas besoin de moi pour les plans, je serais déjà reparti à Selonika où je mènerais grand train. » Il soupira.

« Oh, mais je t’en prie, va donc ! » Je le congédiai d’un geste. « De toute façon, il n’y a pas grand-chose à faire aujourd’hui. Demain, après avoir dormi et cuvé, rejoins-moi et nous verrons ce qu’il restera à faire.

— Pas la peine de me le dire deux fois ! » Il bondit sur ses pieds et quitta la tente en courant.

Avec un soupir, je m’affalai sur mon siège et recommençai à étudier les plans de l’architecte. Quelque chose, dans l’aile gauche, me perturbait, mais je ne parvenais pas à déterminer quoi.

« Oberon ? lança Freda, en entrant soudainement. J’aimerais te parler.

— Bien sûr. Assieds-toi. » Je lui indiquai la place qu’Aber venait de libérer. « Un peu de vin ?

— Merci. »

Je lui remplis un verre de vin rouge.

« Qu’est-ce qui ne va pas ?

— Le problème, c’est le manque de surveillance, commença-t-elle. Conner et toi faites en sorte que les travaux avancent et soient exécutés correctement, mais vous ne pouvez être partout à la fois.

Dès que vous quittez le terrain, les ouvriers se relâchent. Je l’ai constaté maintes et maintes fois, aussi bien à la scierie que dans la carrière et ici, où ils creusent les fondations… ces hommes n’en font qu’à leur tête.

— Je sais. » Je poussai un profond soupir. « Nous avons pris du retard sur tout. Pourtant… tous les hommes disponibles se relaient par équipes, de jour comme de nuit. Que pourrions-nous faire de plus ?

— Il nous faut de l’aide supplémentaire.

— Très bien.

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