La Méprise (French Edition) by R.G. Angel

Auteur:R.G. Angel [Angel, R.G.]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: anonymous
Publié: 2023-12-10T23:00:00+00:00

Chapitre 14

Hugo

Cent quarante millions... Cet investissement était le rêve de tout homme d’affaires et pourtant ça me laissait un goût amer. Au lieu de me sentir euphorique et d’appeler mon père au moment où il était socialement acceptable de le faire, j’étais assis à mon bureau, jetant des coups d’œil répétés à l’horloge de mon écran et au bureau vide d’Ava... trop souvent pour ma propre santé mentale.

Elle n’était pas encore en retard. En fait, il lui restait trente minutes avant l’heure officielle, mais elle était généralement en avance et je n’étais pas à l’aise avec le fait de me sentir déstabilisé qu’elle sorte de sa routine habituelle.

J’étais sur le point de lui envoyer un message lorsque mon téléphone sonna, affichant le numéro de Ben.

— Qui est mort ? demandai-je en décrochant le téléphone, ne plaisantant qu’à moitié.

Il fallait que ce soit sérieux pour qu’il m’appelle à cette heure-là.

— Quoi ? Personne.

Il avait l’air bien réveillé et sobre. Il avait même l’air... excité.

— Il est trois heures du matin à New York. Tu n’es pas censé dormir ou baiser ?

Il ricana.

— Je n’ai pas eu le temps. Une rumeur s’est répandue comme une traînée de poudre selon laquelle Hardings aurait investi une somme folle dans notre nouveau projet.

— Je vois.

C’était sans doute Elmhurst qui avait ouvert sa grande bouche trouvant des excuses pour expliquer qu’il ne pouvait pas investir parce que Hardings l’avait fait.

Convaincre Hardings d’investir n’était pas gagné d’avance et c’était du jamais vu qu’il offre un tel montant. Il était le pire investisseur qui soit, mais aussi le meilleur.

— Tout le monde m’appelle depuis que la nouvelle s’est répandue. Nous sommes submergés d’offres.

Je hochai la tête et laissai échapper un petit soupir de soulagement lorsque je la vis apparaître dans mon champ de vision. Elle me lança un petit sourire timide, et je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour, même si je savais qu’il valait mieux que je ne le fasse pas.

Je ne pouvais pas vraiment me permettre de donner une chance à la cordialité, car cette femme était extraordinaire. Elle n’était pas seulement belle, elle était aussi courageuse, gentille, astucieuse et très intelligente... Elle était dangereuse.

— ... beaucoup ?

— Quoi ? demandai-je, rompant enfin le contact visuel avec Ava l’ensorceleuse.

Ben soupira.

— Dis-moi que ton assistante vient d’arriver sans me dire qu’elle vient d’arriver.

Je levai les yeux au ciel.

— Quelle était ta question ?

— Je t’ai demandé ce que tu lui avais offert pour qu’il investisse autant, parce que...

— J’ai emmené Ava avec moi. Je trouve qu’aller à ce genre de dîner avec une partenaire féminine aide à garder une atmosphère un peu plus détendue, lui expliquai-je en m’adossant à mon siège avant de regarder le plafond. Ça a un peu trop bien marché.

— Dans quel sens ? m’interrogea-t-il avec méfiance.

— Elle a un rendez-vous avec lui ce soir.

— Il a payé cent quarante millions juste pour un rendez-vous avec elle ?

Je fronçai les sourcils, n’appréciant pas vraiment le ton qu’il employait. Je n’aimais pas non plus combien ça me dérangeait.

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