La guerre du feu by Rosny Aîné

La guerre du feu by Rosny Aîné

Auteur:Rosny Aîné
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Hachette Jeunesse


187. Partie très dure.

188. Qui ont une forme courbe.

189. Se prépara.

190. Le temps, la possibilité.

191. Mouvement de l’air attiré par le feu.

192. Large fente

193. Feux follets.

194. Lieux solitaires.

195. Faisaient partie.

6

La recherche de Gaw

Pour retrouver la piste de Gaw, il lui fallait retourner d’abord vers le camp des Dévoreurs-d’Hommes. Il marchait plus lentement. Son épaule brûlait sous les feuilles de saule qu’il y avait pressées ; sa tête bourdonnait : il sentait une douleur à l’endroit où l’avait atteint la massue et il éprouvait une grande mélancolie à voir que, après la conquête du Feu, sa tâche demeurait aussi rude et aussi incertaine. Il arriva ainsi au tournant de la même frênaie* d’où, avec ses jeunes hommes, il avait aperçu la halte des Kzamms. Alors, un brasier rouge y éteignait la lueur de la lune montante ; maintenant, le camp était morne, les braises, dispersées par Naoh, s’étaient toutes éteintes, l’argenture196 nocturne se posait sur l’immobilité des hommes et des choses ; on n’entendait que la plainte intermittente d’un blessé.

Naoh, ayant consulté chacun de ses sens, eut la certitude que les poursuivants n’étaient pas revenus. Il marcha vers le camp : les plaintes du blessé cessèrent ; il sembla n’y avoir plus là que des cadavres. D’ailleurs, il ne s’attarda pas ; il marcha dans la direction par où Gaw avait fui tout d’abord, et il retrouva la piste. D’abord facile à suivre, accompagnée qu’elle était par les traces nombreuses des Kzamms, et presque en ligne droite, elle s’infléchissait par la suite, tournait entre des mamelons, revenait sur elle-même, traversait des broussailles. Une mare la coupait brusquement : Naoh ne la ressaisit qu’au tournant de la rive, humide maintenant, comme si Gaw et les autres eussent été trempés dans l’eau.

Devant un bois de sycomores, les Kzamms avaient dû se diviser en plusieurs bandes. Naoh réussit toutefois à démêler la direction favorable et marcha pendant trois ou quatre mille coudées encore. Mais, alors, il dut s’arrêter. De gros nuages engloutissaient la lune, l’aube ne se décelait pas encore. Le fils du Léopard s’assit au pied d’un sycomore qui croissait depuis dix générations d’hommes. Les fauves avaient fini leur chasse, les animaux diurnes ne bougeaient pas encore, cachés dans la terre, les fourrés, les trous des arbres, ou parmi les ramures.

Naoh se reposa ; quelques gouttes du temps éternel s’écoulèrent à travers la vie fugitive du bois. Puis une blancheur froide commença à se répandre de cime en cime. L’aube d’automne, appesantie et morte, effleurait les feuilles débiles et les nids ruineux197, poussant devant elle une petite brise qui semblait le soupir des sycomores. Naoh, debout devant la lumière encore pâle comme la cendre blanche d’un foyer, mangea un morceau de chair séchée, se pencha sur le sol et se remit à suivre la piste. Elle le guida pendant des milliers de coudées. Sortie du bois, elle traversa une plaine de sable où l’herbe était rare et les arbrisseaux rabougris ; elle tourna parmi des terres où les roseaux rouges pourrissaient au bord



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