La gde. hist. de la sec. GM-T03 by Montagnon Pierre

Auteur:Montagnon, Pierre [Montagnon, Pierre]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Documents et essais, Histoire, Époque : 2ème guerre mondiale, GM 2, GM 2 - 1 - Guerre - Batailles - Forces armées
Publié: 2020-09-22T22:00:00+00:00

Chapitre XIV

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RÉSISTANCES ET RÉPRESSIONS

En cet automne 1941, le raz de marée allemand a submergé la majeure partie de l’Europe. Le svastika flotte de Smolensk à Biarritz et d’Oslo à Athènes. L’ordre hitlérien impose son joug à plus de 200 millions d’individus. Rares sont les optimistes persuadés, comme Churchill ou de Gaulle, que la victoire récompensera tant de sacrifices.

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Outre la Grande-Bretagne retranchée dans son île, quelques États ont réussi à échapper à l’occupation et à l’oppression. Espagne, Portugal, Suisse, Irlande, Suède. Plus la cité du Vatican et la Turquie. S’ils ignorent pénuries, couvre-feu, interdictions, rafles, prises d’otages, internements, déportations, exécutions[233], ils ne sont pas pour autant à l’écart du tumulte guerrier qui les environne.

L’Espagne, derrière sa courtine pyrénéenne, veut panser ses plaies et se tenir en marge. Franco, habilement, s’y emploie. Comme on l’a vu plus haut, sa rencontre d’Hendaye, en octobre 1940, avec le Führer n’a rien donné. Prudent et retors, le Galicien a refusé de se compromettre et de laisser la Wehrmacht transiter par son pays pour déferler sur Gibraltar[234]. Soucieux d’éviter la rupture avec la Grande-Bretagne, il a limité sa participation, et seulement contre les « rouges », aux 17 000 hommes de la division Azul. Phalangistes, militaires d’active, chômeurs, sont partis pour le front russe. Ils s’y battront « à l’espagnole ». Courageusement toujours. En ordre dispersé souvent. Finalement, en 1943, Franco, devant l’évolution de la situation et sous la pression britannique, les retirera[235].

Au Portugal, l’autoritarisme du professeur Salazar sait se ménager l’amitié anglaise. Il s’y ajoutera bientôt une connivence active à la cause des Alliés[236]. Lisbonne s’affirme le grand rendez-vous des missions secrètes politiques ou militaires.

La Confédération helvétique tient à son statut de neutre à part entière. Elle y met le prix en s’assurant les moyens d’une bonne défense de son réduit, s’il était nécessaire. Hitler n’est pas inintéressé par cette plaque tournante, haut lieu de l’argent et de l’espionnage tous azimuts. Il se doute du prix à payer pour s’en emparer. Il y renoncera. La Suisse, à terme, accentuera ses œuvres caritatives[237], en particulier en faveur de l’enfance, et acceptera la présence sur son sol de réseaux de renseignement précieux pour les Alliés.

La Suède, elle aussi, s’est retranchée derrière sa neutralité. Pour se faire oublier de Berlin, elle tolère le transit de convois militaires et la fourniture de minerai de fer. Pour se faire pardonner par l’autre camp, elle invoque ses actions humanitaires et les efforts de ses diplomates pour limiter les effusions de sang[238].

Autres neutres, l’Irlande et le Vatican. De longue date, l’Irlande catholique se refuse à sa voisine protestante. Les luttes récentes de De Valera et du Sinn Féin demeurent dans les esprits et l’hostilité persiste, en dépit d’engagements individuels dans les forces de Sa Majesté. Le gouvernement irlandais ne dissimule pas une relative sympathie pour l’Allemagne hitlérienne et se cantonne dans un refus systématique d’assistance. Ports et aérodromes sont interdits aux Anglais pour tous usages militaires.

L’attitude du Vatican et de Sa Sainteté le Pape donne encore lieu à des controverses où l’esprit partisan n’est pas toujours absent.

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