La fugitive de Noël - romance historique (French Edition) by Sybil Redevil

Auteur:Sybil Redevil [Redevil, Sybil]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2023-12-18T23:00:00+00:00

Chapitre 27

Monsieur le maire présentait cette soirée comme un dîner entre gens de bonne compagnie. Le point d’orgue pour lui était le moment du repas où il prenait le temps de converser avec les invités.

Mais son épouse voyait surtout cela comme un bal. Agathe les avait avertis, elles passeraient plus de temps sur la piste de danse qu’à la table du souper. Monsieur Clairet réunissait quelques notables qui l’écoutaient discourir sans qu’il quitte son siège de bout de table. Mais l’assemblée était plus clairsemée au fur et à mesure que la musique se faisait entendre dans la pièce voisine. Les jeunes gens en profitaient pour s’amuser tandis que la génération plus âgée parlait politique en dégustant vins et bonne chair.

Tout le monde y trouvait son compte.

Agathe s’était montrée particulièrement bavarde tout le long du trajet. Sa complicité avec Blanche était de plus en plus évidente. Elle s’était confiée au sujet de l’altercation familiale qui avait eu lieu la veille. Et sa nouvelle amie avait été heureuse de la soutenir.

Célestine D’Albellion était montée dans l’autre voiture. L’ambiance dans celle-ci en était beaucoup plus légère.

Agathe racontait quelques anecdotes arrivées au cours des années passées. Madame Clairet était beaucoup plus jeune que son époux et elle était connue pour aimer danser avec les jeunes messieurs de l’assemblée. Elle avait une préférence pour les plus beaux et surtout, les plus audacieux. Ainsi, l’un d’eux, sans doute pour l’impressionner, l’avait fait tourner sur la piste lors d’une valse endiablée au point qu’emportés par leur élan, ils étaient tombés les quatre fers en l’air dans les plantes exotiques disposées sur le bord de la piste.

À cette occasion, les personnes les plus proches avaient pu constater par eux-mêmes que la maîtresse de maison ne portait pas de dessous. Beaucoup en plaisantaient encore, et l’affaire avait émoustillé plus d’un homme qui prenait plaisir à s’enflammer plus que de raison à la valse en espérant renouveler l’expérience.

Lalie descendit la dernière du carrosse. Si pendant quelques minutes elle avait oublié que des menaces pesaient sur elle, la présence de valets en nombre qui les escortaient lui rappela la réalité de la situation. Augustin lui tendit immédiatement le bras et ils s’avancèrent ensemble vers la maison éclairée de toute part.

Il était attentionné, certainement trop. Elle était perturbée de le voir aux petits soins de la sorte, sans compter ses regards tendres qui l’enflammaient avec une promptitude déconcertante. Si auparavant elle avait réagi avec colère, ce n’était plus le cas. Elle avait juste envie de se réfugier dans ses bras, de sentir à nouveau ses lèvres sur les siennes et ses mains explorer des parties d’elle qu’il ne connaissait pas encore.

Mais ce n’était pas le plan. Même si elle ne savait plus trop quel était le plan. Elle avait si longtemps rêvé de cet après. Après le procès. Et voilà qu’il allait bientôt devenir réalité.

Cependant, les certitudes qu’elle avait sur la vie qu’elle entreprendrait alors s’étaient dissipées ou même effondrées. Être là pour sa famille, ou avec elle pouvait suffire à remplir son existence à l’avenir ?

Les maîtres de maison les accueillirent dans l’entrée.

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