La confrérie du serpent - Intégrale by Annie Lavigne

Auteur:Annie Lavigne [Lavigne, Annie]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2018-11-20T23:00:00+00:00

Chapitre 5

Mila observa les visages de ses kidnappeurs, tentant de voir s’ils la faisaient marcher. Jamais elle n’avait entendu parler d’une quelconque résistance dans la mégacité.

– Vous avez formé une résistance ?

– Nous résistons encore et toujours à l’envahisseur, confirma avec fierté la Souris, faisant allusion à sa bande dessinée préférée.

– Nous combattons le système en place. Nous le combattions avant même qu’il ne soit en place, avant les cataclysmes, et nous le combattons toujours, précisa Viviane.

– Alors, vous ne croyez pas que les Serkys sont nos sauveurs ?

– Nos sauveurs ! s’exclama Liam. S’ils t’entendaient, ils seraient morts de rire ! Ils se sont montrés au grand jour, ils ont dévoilé leur nature reptilienne, disant aux hommes qu’ils prenaient l’apparence humaine depuis des siècles pour éviter de les apeurer. Quelle supercherie ! S’ils prennent notre apparence, c’est pour mieux nous manipuler.

– Vous étiez contre le Gouvernement planétaire, mais vous êtes tout de même venus vous réfugier dans les mégacités ? demanda Mila, essayant de comprendre.

– Nous savions que la meilleure façon de contrer les plans des reptiliens était de nous rapprocher d’eux, tout en demeurant discrets.

– Alors, vous ne prenez pas de Proxis ?

Ce médicament, pris à raison d’une dose quotidienne, empêchait le patient d’avoir des idées sombres, de devenir dépressif, mais aussi de réfléchir, de remettre en question l’ordre établi et, surtout, de se révolter. L’être humain prenant son Proxis était un citoyen modèle, au grand plaisir du Gouvernement planétaire.

– Et nous n’avons plus de micropuces, confirma Liam. Elles ont toutes disjoncté.

– Vous ne les avez pas fait remplacer ?

– Est-ce qu’un chien qui brise sa laisse demande qu’on lui en mette une autre ? lâcha la Souris avant d’émettre un petit rire.

Mila tourna la tête vers l’adolescente, qui lui plaisait bien.

– Savais-tu que les micropuces manipulaient les pensées des gens ? lui demanda Viviane.

– Non, je l’ignorais.

– On les appelle DSBSC, ou Dispositifs sphériques biologiques de surveillance et de contrôle, expliqua la Souris. Ce petit gadget organique est en fait un processeur synaptique activé par un flot de micropositrons qui contrôlent les fonctions du système nerveux humain par l’entremise de microrelais qui, eux, dupliquent les opérations cérébrales ou des motifs cérébraux appelés engrammes.

Mila regardait d’un air hébété la jeune fille, qui semblait étonnamment savante pour son âge.

– En clair, ça veut dire… ?

– Les micropuces peuvent envoyer des ondes qui stimulent certaines parties du cerveau.

– Elles peuvent donc modifier le comportement humain, conclut Liam.

– Mais je croyais que les micropuces ne faisaient que transmettre des informations sur nous, sur notre localisation, notre état de santé, notre…

– C’est bien plus que cela, l’interrompit Viviane. Ce sont des transmetteurs cérébraux actionnés par des fréquences radio qui influencent les pensées des citoyens pour que ceux-ci acceptent le système politique en place. Il s’agit d’une manipulation du comportement par les ondes. Les gens croient que ce sont eux qui pensent, mais c’est cette petite machine qui a pris possession de leur esprit !

Mila écoutait ses ravisseurs avec attention. Ce qu’ils lui

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