[La belgariade 5] la fin de partie de l'enchanteur by David Eddings

[La belgariade 5] la fin de partie de l'enchanteur by David Eddings

Auteur:David Eddings [Eddings, David]
La langue: fra
Format: epub
Tags: SF
Publié: 1984-01-01T23:00:00+00:00


Polgara ressortit de la chambre d’Adara vers la fin de l’après-midi, le visage austère et les yeux durs comme le silex.

— Comment va-t-elle ? lui demanda vivement Hettar.

Il arpentait le couloir de la casemate depuis le moment où ils avaient ramené la blessée, s’arrêtant de temps en temps pour flanquer dans les murs de pierre brute de grands coups de poing impuissants.

— Un peu mieux, répondit Polgara. Le pire est passé, mais elle est encore très faible. Elle vous a demandé.

— Elle s’en remettra, n’est-ce pas ? reprit Hettar.

— Sûrement, s’il n’y a pas de complications. Elle est jeune, et la blessure était moins sérieuse qu’il n’y paraissait. Le remède que je lui ai donné rend loquace, mais ne restez pas trop longtemps près d’elle. Elle a besoin de se reposer, conseilla la sorcière.

— Puis son regard se posa sur le visage en larmes de Ce’Nedra.

— Quand vous l’aurez vue, Majesté, venez dans ma chambre, ordonna-t-elle fermement. Nous avons à parler, toutes les deux.

Le visage de porcelaine d’Adara était encadré par la masse de ses cheveux bruns répandus sur l’oreiller. Elle était très pâle et semblait avoir du mal à fixer son regard, mais ses yeux étaient très brillants. Ariana était assise à son chevet.

— Alors, Adara, comment ça va ? demanda tout bas Ce’Nedra, de ce ton faussement enjoué que l’on prend dans la chambre d’un malade.

Adara lui répondit par un pauvre petit sourire.

— Vous avez mal ?

— Non, fit Adara dans un souffle. Je n’ai pas mal, mais je me sens toute drôle et j’ai la tête légère, légère...

— Pourquoi avez-vous fait ça, Adara ? demanda abruptement Hettar. Vous n’étiez pas obligée de foncer comme ça sur ce Murgo.

— Vous passez trop de temps avec les chevaux, Messire le Sha-dar, murmura Adara avec un sourire évanescent. Vous ne comprenez plus ceux de votre race et leurs sentiments.

— Que voulez-vous dire ? questionna-t-il, perplexe.

— Exactement ce que je viens de dire, Messire Hettar. Si vous voyiez une jument considérer un étalon avec intérêt, la signification de son regard vous apparaîtrait avec clarté, mais dès qu’il s’agit d’êtres humains, vous ne comprenez plus rien, n’est-ce pas ?

Elle eut une légère quinte de toux.

— Ça va aller ? demanda-t-il faiblement.

— Etonnamment bien, si l’on considère que je suis mourante.

— Que dites-vous là ? Vous n’allez pas mourir !

Elle ferma les paupières et esquissa un sourire.

— Je vous en prie, souffla-t-elle. Je sais ce que ça veut dire, de recevoir une flèche en pleine poitrine. C’est pour ça que j’ai demandé à vous voir. Je voulais voir votre visage une dernière fois. Il y a si longtemps que je vous regarde...

— Vous êtes fatiguée, assura-t-il avec brusquerie. Vous irez mieux après vous être un peu reposée.

— Ça, pour me reposer, je vais me reposer, reconnut-elle d’un ton mélancolique. Mais je doute fort d’aller mieux après. Le sommeil dans lequel je vais sombrer est de ceux dont on ne s’éveille jamais.

— C’est ridicule !

— Certes, mais ce n’en est pas moins vrai, soupira-t-elle. Et voilà, mon cher Hettar.



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