La Bataille de Paris, 17 octobre 1961 by Einaudi Jean-Luc

Auteur:Einaudi, Jean-Luc [Einaudi, Jean-Luc]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782020135474
Éditeur: Seuil
Publié: 1991-11-15T04:30:00+00:00

quand Joseph Gommenginger arrive au palais des Sports, il y a l des cars et des autobus de la RATP. Les Nord-Africains qui en descendent sont accueillis par des policiers coups de poing, de pied et mme de madrier. Ces collgues appartiennent aux compagnies de district. Il y en a du 6- district, qui couvre les 14e, 7e, 15e arrondissements et est implant l'Ecole militaire. Ils n'ont pas particip au maintien de l'ordre. Ils taient en rserve porte de Versailles, dans des cars, pour garder les musulmans. ]Us n'ont pas reu de coups. Ils sont dans un tat d'extrme surexcitation.

Ils ont enlev leurs numros matricules et agissent anonymement.

Ils se sont baptiss comit d'accueil. joseph Gommenginger a conscience que, s'il s'interpose, il risque d'tre lui-mme bless.

Ds que les Nord-Africains descendent du car, un groupe de policiers se prcipite sur eux et les matraque. Certains Algriens sont jets des cars. joseph Gommenginger voit ses collgues enlever aux Algriens leurs portefeuilles, leurs montres. Il en entend un qui se flicite : Maintenant, j'en ai assez pour me payer une voiture... oseph Gommenginger, coeur, le saisit par la crai

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vate. Les grads (un officier de paix principal, des officiers de Le 17 octobre 1961 Paris

paix, des brigadiers) sont invisibles. En revanche, le contrleur gnral Paris, sous-directeur de la police parisienne, est prsent, en haut des escaliers du palais des Sports. Il assiste au massacre.

joseph Gommenginger l'interpelle et lui dit : Mais faites donc cesser! Faites quelque chose! Faites arrter cette boucherie! Le contrleur gnral Paris ne rpond pas.

Les Nord-Africains qui gisent terre, immobiles, sont relevs par joseph Gommenginger et par trois gardiens qui l'accompagnent pour tre conduits l'hpital Boucicaut. Ils ont t blesss la sortie du car et souffrent essentiellement de blessures au crne et aux mains. Certains ont reu des coups dans le ventre et le bas-ventre. Tous sont gravement atteints, certains sont peut-etre morts. A l'hpital Boucicaut, ils sont dchargs dans la salle d'attente dont le sol se couvre de sang. Les infirmires sont coeures, atterres par ce qu'eues voient. Le car repart toute vitesse, d'autres Algriens inanims sont ramasss au palais des Sports, le car retourne Boucicaut. La navette se poursuit tout au long de la nuit,.

Idir Belkacem arrive de la prfecture de police. quand il descend du car, il a les mains sur la tte. Les policiers ordonnent aux prisonniers de jeter tout ce qu'ils ont dans leurs poches : portefeuille, papiers, cigarettes, argent. Lejeune homme voit un policier ramasser un portefeuille et le mettre dans sa poche. Il y a l un tas de paquets de cigarettes, de botes d'allumettes, qui s'lve prs d'un mtre de haut. Dans les escaliers qui descen-

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