La balance d'Hermion by Benjamin Lupu & Thomas Mariani

Auteur:Benjamin Lupu & Thomas Mariani [Lupu, Benjamin & Mariani, Thomas]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy
ISBN: 9782490899128
Éditeur: Benjamin Lupu
Publié: 2020-07-11T22:00:00+00:00

Voilà plusieurs heures que des gobelins avaient capturé et enfermé Tirséa dans ce cachot des sous-sols de Kioshe. Elle essaya de tirer à nouveau sur les bracelets fixés à ses poignets et qui bloquaient sa magie. En vain. Qu’aurait-elle pu faire de toute façon sans ses « yeux » ?

La magicienne n’avait pas entendu ses agresseurs approcher pour l’assommer, son esprit tout à la vision cauchemardesque que lui dévoilait le mousseux. L’image de l’homme entouré des monstres lui donna des frissons. Quel être pouvait survivre au sein d’une telle horreur ? Et Cérvéris ? Avait-il réussi à s’échapper ?

Elle n’était sûre que d’une chose : ces monstres étaient pures créations magiques. Elle repensa à ces gens pendus au plafond et fut partagée entre nausée et fascination.

Qui pouvait transformer la chair inerte, et la réanimer ?

Une douleur lui vrilla le crâne et le motif obsédant glané dans le Huitième Temple s’imposa. Le symbole irradiait dans son esprit à tel point que Tirséa souhaita retrouver au plus vite les yeux du mousseux, non pas cette fois pour chasser l’obscurité, mais au contraire pour lutter contre cette lumière aveuglante. Quelqu’un sembla entendre sa prière.

Des bruits de pas, accompagnés du cliquetis des clés, annoncèrent le retour de ses geôliers. Ils ouvrirent la grille et quelqu’un tomba dans sa cellule.

— Tenez-vous tranquilles ! V’s’rez présentés au Cercle d’Iliz t’à l’heure ! intima une voix.

Dès que les gobelins quittèrent l’endroit, Cérvéris prit les mains de Tirséa.

— C’est moi. Et lui.

Avec un soulagement infini, la femme sentit le mousseux qui remontait contre sa nuque. Le petit être, tout tremblant, mit ses bras autour de Tirséa et l’image du visage de Cérvéris se fraya un chemin dans l’esprit de la magicienne, occultant en partie le symbole.

— Merci, murmura-t-elle.

— Sur quoi sommes-nous tombés dans les souterrains ? demanda Cérvéris.

— Sur de la magie, répondit-elle, et des plus puissantes. Perverse aussi.

— Nous ne sommes pas les seuls à avoir croisé ces choses, précisa le commandeur. Les gobelins dans les Chemins sont en alerte. Il y a eu de nombreuses disparitions dans leurs rangs.

Tandis que Cérvéris lui faisait part de ses observations, Tirséa promena son regard autour d’eux, découvrant le lieu qui la retenait prisonnière depuis des heures. Elle remarqua que la grille de leur cellule possédait un double système de fermeture. Le premier, classique, reposait sur une serrure à clé qu’actionnaient les gobelins pour les enfermer. Le deuxième que seul un magicien pouvait utiliser était composé de deux clés d’Umbrod gravées de chaque côté des deux battants de la grille.

Originale comme utilisation de Cià et Durs,pensa Tirséa. Quoi de mieux que la clé de l’attraction et le bouclier d’airain pour sceller une porte de prison ? Il fallait y penser. Pas certaine qu’Umbrod avait cet usage en tête lorsqu’il a formalisé ces deux clés.

Soudain, la solution surgit dans son esprit avec la force d’une tempête ravageant tout sur son passage.

— Que se passe-t-il ? Tirséa, tu trembles ? s’aperçut Cérvéris.

La magicienne dessina avec le doigt dans la terre battue du sol le motif qui l’obsédait, imprimé au fer rouge dans son esprit par l’oracle.

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