La bête noire by Isaïe Biton Koulibaly

Auteur:Isaïe Biton Koulibaly [Koulibaly, Isaïe Biton]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782849481240
Google: Tb4dAQAAIAAJ
Éditeur: frat mat éditions
Publié: 2008-02-14T23:00:00+00:00

Reproduction et diffusion interdite.

La bête

noire

Frédéric Darko Yantala avait une CHAPITRE

séance de travail avec deux de ses plus proches col aborateurs quand

il s’af aissa brusquement sur son siège et tomba. Il s’était évanoui.

Son cœur battait faiblement. On le transporta immédiatement dans le

plus grand hôpital de la vil e. De toutes les régions du continent et de l’Europe, les patients venaient 10 se faire soigner dans ce joyau architectural. Des professeurs célèbres venaient du monde entier pour

donner des consultations et soigner les malades sur des périodes

plus ou moins longues.

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Copie à l'usage exclusif de [email protected], IP 160.154.155.77.

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La bête noire

La grande majorité de la population ne connaissait cet hôpital que de loin. Les soins médicaux coûtaient très cher et les frais d’hospitalisation étaient très élevés. Quand un malade mou-rait à l’hôpital, la couche la plus aigrie de la population ne manquait pas d’applaudir. La mort n’a que faire des moyens financiers du malade, c’est bien connu. Malgré les richesses d’un malade, si la mort doit venir, el e n’hésite pas à emporter le patient. Le pauvre et le riche ont la même importance devant Dieu. Les pauvres gens continuaient de se soigner de façon traditionnel e avec des racines ou des feuil es.

Lorsqu’el es passaient devant cet hôpital, beaucoup de personnes disaient qu’avant l’arrivée des Blancs, les Noirs se soi-gnaient et ne mouraient pas en quantité comme aujourd’hui où l’on utilise abusivement des médicaments venus d’Europe, d’Asie et des Amériques. Les pauvres sont toujours heureux du malheur des riches.

Le professeur qui examina Fédy trouva étrange que le directeur de banque ne soit pas venu plus tôt. Il se demandait comment il avait réussi à résister à la douleur. Le médecin diagnostiqua dif érents maux, entre autres des fractures de côtes. Le malade fut admis dans la sal e des soins. Il en sortit avec un gros ban-dage autour de la cage thoracique. Une infirmière fut désignée pour assister le malade en permanence. Les hommes politiques, les col aborateurs, les jeunes et des membres de sa famil e défilèrent tous pendant les trois premiers jours avant qu’on interdise la chambre aux visiteurs, excepté les membres proches de la famil e. Le ministre Okéké voulait faire transporter son gendre dans un hôpital de New York. Le président de la République s’y opposa. « Personne ne comprendra que nous transférions un malade à l’étranger, alors que nous disposons ici d’un important hôpital. Ce serait une mauvaise publicité pour le pays. Ne t’inquiète pas, il va s’en sortir rapidement. »

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Devant le professeur qui ne cessait de lui demander comment il avait résisté des mois à la douleur, Fédy souriait, mais ne répondait pas. Quand il était seul, il se souvenait que c’était un jeu d’enfants de résister à la douleur. Dans la société secrète baptisée La lumière blanche, il avait appris des techniques occultes qui pouvaient détourner les maux physiques. Il se demandait quel es erreurs il avait pu faire pour se laisser casser des côtes.

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