Jean Deuve - Le seigneur de l'ombre. Services secrets 1944-1978 by Christophe Carichon

Jean Deuve - Le seigneur de l'ombre. Services secrets 1944-1978 by Christophe Carichon

Auteur:Christophe Carichon [Christophe Carichon]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Artège
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


Chinoiseries, vietminh et piraterie

Dans les semaines qui suivent, Deuve obtient le renfort de plusieurs hommes de la Force 136 dont le capitaine Ferrandon, le lieutenant Jean Sassi et le capitaine Robert « Bob » Maloubier, futures grandes figures des services spéciaux43. Avec le sergent-chef Picot et le toujours fidèle Père Sion, comptant sur plusieurs dizaines de partisans et chasseurs lao (dont aucun n’a déserté), c’est une fine équipe au moral d’acier qui est prête à affronter l’arrivée des Chinois et les attaques des Viets et des nationalistes du Lao Issala. Pourtant, ils manquent de tout : les tenues de brousse sont sales et déchirées, les chaussures sont percées, la barbe couvre leurs joues creusées, les munitions sont insuffisantes et les estomacs souvent vides. Qu’importe, les hommes de la 136 gardent au cœur un patriotisme intact.

Jean Deuve a longuement raconté dans ses mémoires son premier contact délicat avec les Chinois44. Face aux unités bien équipées de ce puissant envahisseur, les consignes sont les suivantes : « éviter la disparition et le vide ». C’est-à-dire, ne pas engager d’affrontement direct, ne pas se faire désarmer, être prêt à quitter les zones urbaines en ordre et sans fuir pour mieux y revenir ensuite, rassurer la population lao fidèle et calmer les ardeurs viets et nationalistes qui voudraient profiter des moments de flottement. Le 5 octobre en milieu de matinée, une flottille de plusieurs chalands arborant les couleurs du Kuomintang est annoncée sur le Mékong à quelques kilomètres de Paksane.

« Les chalands accostent et une vingtaine de Chinois, Thompson au poing, descendent en courant et établissent un périmètre de sécurité autour du chaland-amiral. C’est immédiatement une activité débordante dans Paksane. Les commerçants chinois arborent des drapeaux chinois, les Viets des pavillons rouges avec une étoile jaune, le comité viet se rassemble et toute la délégation céleste, chef en tête, s’avance vers le débarcadère. Du chaland-amiral sortent alors quatre élégants Chinois en civil. Ce sont des commerçants de Vientiane, parlant français et qui nous précisent que ces chalands transportent le général Sing (alias A. Kong), son état-major et son escorte, et que le général souhaite s’entretenir avec le chef des troupes françaises de Paksane45 ».



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