Hope Miller by Hoguet Sophie Camus

Auteur:Hoguet, Sophie Camus [Hoguet, Sophie Camus]
La langue: fra
Format: epub
Tags: roman
Publié: 2021-10-10T22:00:00+00:00

Chapitre 34

— Hope ! Jonathan !

Les cris affolés de Marie résonnèrent dans la nuit, étouffés par les bourrasques glaciales qui balayaient la plage.

Je la hélai en forçant sur ma voix, puisqu’elle n’y voyait rien dans la pénombre de la nuit. Le faisceau lumineux de sa lampe de poche sillonnait le rivage. Ainsi, elle ne tarda pas à me repérer.

— Vite Marie ! Il faut le ramener à l’intérieur.

— Que s’est-il passé ? Je dormais quand j’ai été réveillée par une détonation. Mais qu’est-ce qui se passe, bon sang ?!

— Pas le temps de t’expliquer, aide-moi plutôt à le transporter !

Marie coinça sa lampe d’appoint entre ses dents, et saisit les jambes inertes de l’officier. Nous le soulevâmes avec du mal, tant sa musculature imposante pesait son poids.

Empreinte d’un fort sentiment d’urgence, je priai intérieurement pour qu’il se remette. Sur les derniers mètres, nous le trainâmes sur le sol. Il fallait faire vite. Dans un ultime effort, Marie et moi le hissâmes sur l’un des lits.

— Éclaire-moi ! ordonnai-je à mon assistante sans ménagement.

— Tu crois qu’il respire ? Que lui est-il arrivé ?

Pendant qu’elle m’interrogeait, je me rappelai qu’en peu de temps, c’était la deuxième fois que je me retrouvais confrontée à une telle situation d’urgence. Garder mon sang froid s’avérait essentiel, car la vie de l’officier en dépendait.

Comme lui-même l’avait fait pour ma collaboratrice à bord du navire, je palpai son cou à la recherche de sa veine jugulaire afin de contrôler son pouls. Mon cœur s’affola à mesure que les secondes passaient sans détecter la moindre pulsation. Alors, je me penchai sur lui et lui entrouvris les lèvres. Je me rapprochai encore : pas de souffle. Ni une, ni deux, j’attrapai ses bras pour le basculer lourdement sur le sol.

— Mais tu es folle ! tonitrua Marie.

— Il ne respire plus ! aboyai-je.

Avec des gestes bien plus assurés que je ne l’étais, j’ouvris sa parka pour dégager son thorax. Au rythme d’une musique endiablée, j’entamai un message cardiaque.

— Et un, deux, trois, quatre…

Je cessai mes pressions et me dirigeai vers sa bouche. Après lui avoir pincé le nez, je gonflai l’air de mes poumons en essayant de l’amplifier de ma magie. De toutes mes forces, je lui insufflai, en plus de son oxygène vital, un fluide énergétique qui je l’espérais lui serait salutaire. Avec espoir, je me décalai pour observer son visage.

— Oh non ! Il ne revient pas, paniqua Marie avec des sanglots dans la voix.

Hors de question d’abandonner si tôt. Je repris mon massage cardiaque avec une hargne que je ne me connaissais pas.

— Un, deux, trois, quatre…

Plus les geignements de mon amie parvenaient à mes oreilles, et plus je renforçais mes gestes. Une nouvelle fois, je repris ma respiration et donnai tout ce que je pouvais pour lui insuffler la vie qui ne pouvait pas le déserter.

— Allez ! Allez !

Son corps restait étendu immobile, trop. Déterminée, je repris mon souffle avant de reprendre mes pulsations artificielles, quand Jonathan fut secoué de soubresauts.

— Mon Dieu,

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