Histoire d'une démocratie : Athènes by Mossé Claude

Histoire d'une démocratie : Athènes by Mossé Claude

Auteur:Mossé, Claude [Mossé, Claude]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Essai, France, Histoire, Antiquité Grecque
Éditeur: Seuil (Éditions du)
Publié: 1970-12-31T23:00:00+00:00


La fin de la guerre

La guerre cependant continuait dans l’Égée, et pour y faire face, Athènes était obligée de recourir aux moyens extrêmes. C’est ainsi que, pour pouvoir mettre en chantier de nouveaux navires et payer la solde des rameurs, on se décida à faire fondre les victoires en or qui se trouvaient dans le trésor de la déesse. En outre, à l’initiative de Cléophon, un orateur écouté du peuple, on fit distribuer aux indigents une allocation quotidienne de deux oboles. Cantonnée à Samos, la flotte athénienne continuait à faire des incursions en Asie sans grand résultat, et la situation était d’autant plus précaire que Lysandre, placé de nouveau à la tête de la flotte spartiate, disposait de l’aide matérielle du roi et de son fils. La rencontre décisive eut finalement lieu à Aigos-Potamoi, dans l’Hellespont, face à Lampsaque. La flotte athénienne fut complètement détruite à l’exception de quelques navires qui réussirent à s’enfuir. Tous les stratèges sauf Conon avaient été faits prisonniers.

A Athènes, lorsque arriva la galère paralienne annonçant la nouvelle du désastre, ce fut le désarroi : « Un gémissement parti du Pirée se répandit par les Longs Murs dans la ville, chacun l’annonçant à son voisin. Aussi cette nuit-là, personne ne dormit, car les gens ne pleuraient pas seulement sur le sort des disparus, mais bien plutôt sur leur propre destin : ils auraient à subir, pensaient-ils, les traitements qu’ils avaient infligés aux gens de Mélos, colonie lacédémonienne, qu’ils avaient réduite après un siège, à ceux d’Histié, de Skioné, de Toroné, d’Égine, et à beaucoup d’autres Grecs. Le lendemain, l’Assemblée fut réunie et l’on y décida de fermer les ports par une digue sauf un, de mettre les murs en état, d’y établir des sentinelles et de faire dans la ville tous les préparatifs nécessaires en cas d’investissement. » (Helléniques, II, 2, 3.)

Lysandre en effet, après avoir débarrassé les villes de l’Hellespont des garnisons athéniennes, prenait le chemin d’Athènes, cependant que dans le même temps une armée péloponnésienne sous le commandement de Pausanias, l’autre roi de Sparte venait renforcer la garnison d’Agis à Décélie : « Les Athéniens, assiégés par terre et par mer, ne savaient que faire, car ils n’avaient plus ni vaisseaux, ni alliés – ni blé ; ils pensaient qu’ils ne pouvaient échapper au traitement qu’ils avaient infligé, non en manière de punition, mais par une injustice fondée sur la démesure, aux gens des petites cités, et cela pour la seule raison que ceux-ci étaient les alliés des autres. Ces raisons les ayant décidés à rendre leurs droits civiques à ceux qui en avaient été privés (après l’échec de la révolution oligarchique de 411), on s’armait de courage, et malgré le nombre de ceux qui mouraient de faim, on ne parlait pas de capitulation. Cependant, lorsque vint le moment où le blé fit complètement défaut, ils envoyèrent des députés auprès d’Agis : ils acceptaient d’être les alliés des Lacédémoniens en gardant les Longs Murs et le Pirée, et ils demandaient à traiter sur ces bases.



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