Driven, Saison 8 . Down shift by K Bromberg

Driven, Saison 8 . Down shift by K Bromberg

Auteur:K Bromberg [Bromberg, K]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: HUGO ET COMPAGNIE
Publié: 2017-07-05T22:00:00+00:00


19

Zander

– Putain de bordel de merde !

Je laisse tomber le marteau et suce mon pouce. Ça fait un mal de chien, mais c’est ce que je récolte pour essayer de remplacer les bardeaux du toit alors que j’ai l’esprit ailleurs.

Dans ce foutu lit par exemple, lové contre Getty et son corps chaud, tentateur et sacrément sexy.

Je grogne. Et pas à cause de la douleur à mon doigt. Mais plutôt parce que des images de la nuit passée me reviennent à l’esprit. Les mêmes qui m’ont distrait et qui vont probablement me valoir un violet de première classe sous l’ongle de mon pouce.

Mais cela en valait la peine.

Je suis sur le toit dans l’air froid matinal, avec la vue sur le port étalée devant moi, mais la seule chose que je vois, c’est elle : lèvres gonflées, jambes écartées, sexe humide, tétons roses. Calme-toi, mon gars. Avant tout, c’est son regard qui ne cesse de me revenir. Où se lit un mélange de confiance blessée et de désir empli d’espoir. Avec, en plus, l’attitude d’une diablesse timide. Cela, elle ne s’en rend pas vraiment compte, mais moi, ça ne m’échappe carrément pas.

Et au réveil, c’est lui encore qui me revient à la mémoire. Allongé là, nos corps emmêlés, je n’arrêtais pas de me rappeler tout ce qu’elle m’avait appris sur son passé, et je suis sûr qu’elle ne m’en a même pas confié la moitié. Et ce qui passait en boucle dans mon esprit, c’était à quel point elle m’avait octroyé sa confiance.

J’attrape le marteau et un clou. Frappe de l’un sur l’autre avec vigueur pour tenter de me débarrasser de cette frustration qui ne passe pas.

Celle qui m’a poussé à sortir du lit. Loin de sa peau douce et de ses courbes sexy, de l’oreiller creusé sous sa joue. Parce qu’il me fallait prendre de la distance. Augmenter l’espace entre nous. J’ai eu ce que je voulais – Getty nue et sous moi –, mais je crois que j’ai aussi récolté d’autres choses dont je ne voulais pas. Que je ne peux avoir. Que je ne mérite pas.

Un autre clou. Un autre coup de marteau non cathartique.

Elle ne devrait pas avoir confiance en moi. Ni me dévisager avec ces iris chocolat, combinaison contradictoire d’innocence et de blessures, en plaçant son être maltraité entre mes mains parce que je ne suis pas en position de rendre sa vie meilleure. Je suis aussi en vrac qu’elle. Peut-être même plus.

Faire glisser un bardeau. Tenir un clou. Attraper le marteau.

C’était juste du cul. Des amis qui profitent de la situation. Des amis qui profitent de la situation à en perdre à la tête. À se réveiller et à vouloir recommencer. Et peut-être même encore après. Et pas pour avoir expérimenté quelques trucs cochons qui pimentent l’affaire, mais plus parce que justement nous ne l’avons pas fait. Il s’agissait tout simplement d’elle et moi, de confiance, de donner et prendre, de tout ce que je lui ai dit pendant l’acte alors que j’aurais mieux fait de fermer ma gueule.



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