Dorothy: Romance au temps de la Régence (La série des Sœurs Fairweather, t. 3) (French Edition) by Anya Wylde

Dorothy: Romance au temps de la Régence (La série des Sœurs Fairweather, t. 3) (French Edition) by Anya Wylde

Auteur:Anya Wylde [Wylde, Anya]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2022-05-31T22:00:00+00:00


Dorothy capitula et fit don de ses robes tape-à-l’œil à quelques femmes de chambre ravies. Le plaisir de hérisser le très soigné Huxley ne compensait pas la gêne qu’elle avait à porter une robe qui menaçait de lui glisser des épaules à tout moment. Elle garda celles qui étaient un peu plus respectables, quoique teintes dans les couleurs plus voyantes que ce qu’elle avait l’habitude de porter. Elle était particulièrement à son avantage dans de profondes teintes couleur pierres précieuses, qui faisaient étinceler ses yeux et briller ses cheveux. Elle se sentait adulte.

Elle inspira profondément l’air de cette magnifique journée ensoleillée et poussa un soupir de contentement. Malgré tout ce qui n’allait pas dans son monde, elle était pleine d’espoir. Peut-être était-ce la musique qui lui remontait le moral.

Le Grand Concerto de Steibelt résonnait à travers les couloirs d’Ansley Hall. Dans le jardin, les artistes martelaient des blocs de pierre au rythme de la musique, accompagnés par le chant joyeux des hommes perchés dans les cabanes en haut des arbres.

Dorothy descendit en dansant jusqu’au petit salon privé. Elle commençait à adorer cette maison intense, passionnée, capricieuse.

Elle s’arrêta près de l’entrée de la pièce pour admirer, sur le mur, les caricatures humoristiques représentant des membres du gouvernement, des aristocrates, et Huxley lui-même. C’était surprenant comparé aux autres œuvres plus sérieuses disséminées dans le reste de la maison.

Elle suivit du doigt le tracé exagérément aquilin du nez de Huxley. L’artiste avait, en quelques traits d’encre, capturé son essence à la perfection.

Huxley était courageux, songea-t-elle avec affection. Il fallait du courage pour oser exposer ces œuvres chez soi si ouvertement. Et de l’autodérision, pour laisser un artiste se moquer de lui comme il se moquait de la famille royale et des hommes politiques... cela ne le rendait que plus attendrissant.

Elle se détourna des esquisses et ouvrit grand la fenêtre pour laisser entrer le soleil. L’écho lointain de musiciens qui répétaient quelque part sans la maison se fit plus net et emplit la pièce.

— Qu’est-ce que vous faites ? lui demanda Blinker, qui se tenait dans l’embrasure.

— J’accroche ces adorables rideaux en dentelle couleur crème. Ne sont-ils pas ravissants ? répondit Dorothy, en équilibre précaire sur une chaise tuftée.

— Pourquoi vous demandez pas aux serviteurs de le faire ?

— Ça ne me prendra qu’une minute. Je ne vais pas les déranger pour si peu. Et puis j’aime faire mon travail, dit Dorothy en sautant de la chaise pour admirer son œuvre.

— La fenêtre dans votre chambre fait un drôle de bruit, grommela Blinker. Partout où vous allez, vous faites du bruit et de la lumière. Trop de lumière.

Dorothy serra Blinker contre elle, ignorant ses protestations. Il lui rappelait Huxley. Elle sourit à cette idée.

— Et vous faites trop de câlins, marmonna-t-il.

Elle l’embrassa juste parce qu’il avait essayé de se tortiller pour échapper à son étreinte.

Il fit la moue.

— Regarde, dit-elle en tendant la main, laissant les rayons scintiller sur sa peau. Le soleil a tout peint en or fauve. Tu vois la poussière qui



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