De l'ombre à la lumière by Albane Lasuye

Auteur:Albane Lasuye [LASUYE, Albane]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance
Publié: 2019-04-02T22:00:00+00:00

◆◆◆

J’ouvris les yeux, difficilement. J’étais courbée et mon dos me rappela l’inconfort du siège d’une voiture. Je dépliai péniblement les jambes sous le volant, j’avais l’impression d’être passée sous un train. Je me redressai, mon cou était à moitié bloqué, m’obligeant à garder ma tête tournée à droite quelques secondes avant de pouvoir l’étirer. Je dérouillai mon cou dessinant des arcs de cercle afin de reprendre doucement mes esprits et d’éveiller mon corps tranquillement. Mes muscles étaient complètement endoloris et mon épaule droite me criait de la dégourdir.

J’enclenchai le contact pour voir l’heure, il était 9 h.

Voilà pourquoi j’avais mal partout. Des tambours jouaient brutalement dans ma tête et j’avais la bouche pâteuse comme jamais. Je me frottai les yeux et me massai les tempes pour réveiller le peu qui était encore resté endormi. Je retirai la serviette qui était descendue sur mon ventre et regardai autour de moi.

Je vis quelques voitures en stationnement, une mamie qui promenait son chien et des enfants s’envoyaient un ballon non loin sur l’espace vert.

Je demeurai quelques minutes plongée dans un léger coma avant de décider de démarrer la voiture. Lorsque j’arrivai chez moi, j’eus peine à me hisser en haut des escaliers, faisant un micro arrêt entre chaque marche.

Heureusement que mes parents n’étaient pas là pour voir ma déplorable montée et ma tête tout droit sortie d’un film de zombie. Ce comportement ne me ressemblait pas, mais vraiment pas.

Qu’est-ce qui m’a pris de réagir de la sorte ?

Mes vêtements puaient l’alcool et la transpiration, je m’écœurais moi-même. Il me fallait enlever cette odeur nauséabonde que j’avais sur le corps. Même mes cheveux empestaient, c’était affreux. Il était nécessaire d’évacuer cette soirée de débauche, alors même que nous étions en été et que le temps ne s’y prêtait guère, je ressentais le besoin de prendre un bain.

Je fis couler l’eau et restai plantée au-dessus, à fixer l’onde de l’eau s’étalant dans la baignoire. Quelques gouttelettes s’échappèrent de leur trajectoire et atterrirent sur mon visage, ce qui me fit sursauter. J’insérai mon produit de bain et la bonne odeur de rose que j’adorais tant enveloppa la pièce. Une jambe après l’autre je rentrai dans le bain, me glissai dans l’eau chaude et fermai les yeux pour apprécier cette sensation qui avait le don de m’apaiser.

Que ça fait du bien… se laisser aller, ne penser qu’à la chaleur qui entoure mon corps et à la senteur qui m’emmène tout droit dans une roseraie.

Après plusieurs minutes de décontraction méritée, je plongeai ma tête, mouillant la totalité de mes cheveux.

Je restai quelques secondes sous l’eau, écoutant le bruit de mon cœur qui perçait ma peau pour se propager contre les parois de la baignoire. J’étais détendue, calme et ma respiration ne pouvait pas être plus régulière. Cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas ressenti cette sensation de légèreté, comme si je flottais au-dessus de la baignoire. Je ressortis la tête de l’eau, et la frotta de mes mains fripées. Il me tardait déjà ces quelques jours de

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