Dans l'enfer de l'orphelinat by Clemenger Michael

Auteur:Clemenger,Michael
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Archipoche
Publié: 2016-01-21T16:00:00+00:00

DEUXIÈME PARTIE

Seul au monde

Rien, au monastère, ne m’avait préparé à cette nouvelle étape. Je n’avais jamais eu à me soucier de gagner ma vie auparavant, de gérer de l’argent ou d’établir des relations avec des inconnus. Dès le début, en tout cas, j’étais fermement décidé à ce que plus personne ne me traite de la façon dont on m’avait traité jusqu’ici. Je n’étais donc pas dans les meilleures dispositions envers ma première patronne. Dans la voiture, elle se comporta comme si j’étais un article qu’elle venait d’acheter et dont elle pouvait disposer à sa guise. Je ne tardai pas à lui signaler que je n’étais pas une chiffe molle ; elle ne sembla guère apprécier que j’aie l’audace de lui parler, et encore plus de la regarder droit dans les yeux. De toute évidence, elle n’attendait pas grand-chose de positif de moi, et j’allais m’employer à ne pas la décevoir. Si elle avait déjà décidé que je serais nul, vu l’endroit d’où je sortais, eh bien, j’allais l’être. Elle s’arrêta devant un petit hôtel et me désigna l’entrée d’un geste.

— Tu vois cette porte, mon garçon ?

— S’il vous plaît, ne m’appelez pas « mon garçon ».

— En tout cas, je ne veux jamais te voir passer par là.

— Pourquoi ? C’est une porte comme une autre.

— Tu n’as pas l’air de comprendre. Écoute quand je te parle.

Sur ces mots, elle continua sa route jusqu’à l’arrière de l’hôtel.

— Voici la seule porte que tu devras emprunter.

Elle sortit de la voiture, claqua la portière et entra dans la cuisine. Voyant que je ne la suivais pas, elle ressortit, l’air agacé.

— Eh bien, tu viens, oui ou non ?

Je ne bougeai pas d’un pouce. Elle ouvrit la portière côté passager.

— J’espère que tu ne vas pas me donner de fil à retordre.

— Est-ce ainsi que vous traitez tout votre personnel ?

Écumant de rage, elle retourna d’un pas vif vers la cuisine. Je restai dans la voiture, déterminé à ne pas lui faciliter la tâche. Quelques minutes plus tard, elle en sortit de nouveau pour me dire qu’elle venait de téléphoner au frère Ryan. Voyant que cela ne m’impressionnait pas, elle décida de changer de ton.

— Allez, entre, Michael. Prenons donc un thé avant que tu ne te mettes au travail.

Satisfait d’être arrivé à mes fins, je m’empressai de sortir et la suivis dans la cuisine. Il y faisait incroyablement chaud. Après m’avoir servi du thé et une tranche de pain avec du jambon, elle me tendit un couteau et m’emmena vers une baignoire près de la porte de la cuisine. Cette baignoire était très similaire en taille à celle que je devais partager tous les mercredis avec le frère Roberts. Quelle étrange association d’idées pour un premier jour de travail. Mais, à ma grande surprise, celle-ci était remplie de pommes de terre.

— Je veux que toutes ces pommes de terre soient épluchées pour six heures moins le quart ce soir.

La pendule accrochée au mur indiquait alors quinze heures vingt-cinq. Incrédule, je ris et lui répondis que cela ne me paraissait pas possible.

Télécharger

Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.