Croire au bonheur by Ingrid Chauvin

Auteur:Ingrid Chauvin [Chauvin, Ingrid]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Plon, un département d’Édi8
Publié: 2016-03-14T16:00:00+00:00

Ce jour-là, au détour de notre conversation au pied des pistes, nous nous plaisons à nous imaginer l'année prochaine, en train de faire découvrir la neige, la montagne à notre enfant, et je ne peux m'empêcher de poser mes mains sur mon ventre, en me disant tout bas : « J'espère, j'espère tellement !... » Le soleil décline doucement et va bientôt disparaître derrière la montagne. L'heure pour Thierry de rechausser ses skis pour redescendre tranquillement jusqu'au village, et pour moi de faire le même chemin, mais par les œufs. Nous nous rejoignons en bas et grimpons ensemble jusqu'au chalet. Feu de cheminée, cappuccino pour Marie et Thierry, chocolat chaud pour moi, il ne manque plus qu'un petit bout de chou qui court partout dans la maison... Et ça, c'est pour bientôt.

12 janvier. Pour la première fois, je sens mon bébé bouger ! Maman m'avait dit : « Tu verras, c'est comme un petit poisson. » Elle avait raison : un petit poisson qui frétille. Une sensation douce, assez furtive. C'est à mes yeux le phénomène le plus merveilleux de la grossesse. On se souvient toutes du moment et du lieu où l'on était, lorsque l'on a senti pour la première fois notre enfant bouger dans notre ventre... Je reçois presque chaque jour des messages de maman : des petits cœurs, des baisers, des pensées. Il y a beaucoup de pudeur entre nous, parfois des maladresses, que nous apprenons à combattre avec les années. Mais, derrière cette relation mère-fille un peu complexe qui, bien des fois, nous a fait du mal, il y a énormément d'amour. Le temps qui passe, puis la maturité nous permettent de mieux nous comprendre et il est agréable, aujourd'hui, de se vouloir la protectrice l'une de l'autre.

Depuis le début du séjour, quelques contractions m'accompagnent au long de la journée. Au début, je n'ai voulu en faire part à quiconque, pensant que le voyage en voiture en était le responsable et que ça irait mieux après une bonne nuit de sommeil mais... elles persistent et mon attitude a fini par me trahir. Je ne peux m'empêcher parfois de faire une grimace ou de porter les mains à mon ventre afin de tenter de soulager la tension de la contraction. Quand Thierry s'en aperçoit, il n'attend pas une minute de plus pour chercher un médecin, dans la vallée, qui pourra effectuer une échographie dès le lendemain. Je ne crois pas qu'il y ait quelque chose de grave mais il est, en effet, plus sérieux de consulter, et ce sera l'occasion de voir une nouvelle fois notre progéniture. Je repense à notre toute première échographie : Thierry et moi en extase et remplis d'admiration face à ce tout petit bout de nous, qui faisait 7 millimètres !

L'examen ne révèle aucun souci particulier. Les contractions doivent donc bien être liées au voyage. Après quelques jours de repos, nous prenons néanmoins la sage décision de rentrer à Paris, sans passer par notre maison du sud de la France comme nous l'avions prévu.

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