Crocs ! confessions de la copine d'un vampire by Katie Maxwell

Auteur:Katie Maxwell [Maxwell, Katie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: GIGA Jeunesse
Éditeur: Éd. Presses Aventure
Publié: 2011-01-18T23:00:00+00:00

* N. d. T. : Littéralement - enlever des croûtes sur une plaie.

** N. d. T. : Croûtes marinées.

Chapitre 8

– Est-ce que ça va ?

– Ouais. Tu n’as plus à me tenir la tête.

Je m’assis lentement, comme si j’avais eu un étourdissement et que j’avais été sur le point de m’évanouir. Je n’étais pas du tout étourdie, mais j’avais l’estomac retourné.

Quelqu’un projette de tuer Bénédict !

Bénédict s’accroupit à côté de la chaise vers laquelle il m’avait conduite lorsque j’avais failli perdre connaissance à l’intérieur du chapiteau. J’inspirai quelques longues bouffées d’air frais, de l’air qui n’était pas pollué par des centaines de corps grouillants, et je regardai autour de moi. Nous étions à l’extérieur de la tente de Tallulah, celle qui était la plus éloignée du grand chapiteau. La musique n’était plus qu’une pulsation sourde au fond de mon esprit, à la manière d’une migraine qui ne voudrait pas disparaître.

Je ne me souvenais pas d’avoir marché jusque-là et me suis demandé si Bénédict m’avait portée dans ses bras. J’aurais pourtant dû m’en souvenir, non ?

Quelqu’un projette de tuer Bénédict !

Je secouai la tête et fermai de nouveau les paupières. Je ne parvenais pas à réfléchir avec cette musique qui résonnait dans ma tête.

– Va-t-elle mieux à présent ? Veut-elle un verre d’eau ?

Quelqu’un projette de tuer Bénédict !

– La ferme ! ai-je grommelé à l’intention de ma voix intérieure.

– Est-ce que j’ai bien entendu qu’elle me demande de la fermer ?

– Je n’en suis pas sûr, mais ça en a tout l’air.

Une ombre s’allongea entre nous et se dessina sur mes mains qui retenaient celles de Bénédict comme celles d’une noyée. Ce devait être Tallulah. Elle détestait les groupes de musiciens ; elle s’éloignait toujours du chapiteau pendant leurs prestations.

– Quelqu’un projette de te tuer. Je ne voulais pas prononcer ces mots à voix haute, mais il était trop tard. C’était bel et bien ma voix et les doigts de Bénédict resserrèrent leur étreinte autour des miens.

– Il y a toujours quelqu’un qui veut me tuer, répondit Tallulah d’un ton neutre.

– Tu n’as pas à me dire de la fermer. C’est parce que je peux communiquer avec les morts et révéler des choses que les vivants ne veulent pas toujours rendre publiques. Un jour à Amsterdam, une dame qui avait étouffé son vieux père a tenté de me tuer avec une épingle à chapeau. Une épingle à chapeau ! Bien sûr, je le savais. Sir Edouard m’avait prévenue. Sir Edouard est le prétendant de Tallulah. Il est décédé, mais ils sortent toujours ensemble.

– Je ne crois pas que Fran s’adressait à vous, dit Bénédict qui ne semblait pas le moins du monde étonné ou inquiet ou apeuré, qui n’affichait aucune des réactions que j’aurais eues si quelqu’un avait voulu me voir aussi morte qu’un insecte écrasé. Il me regardait simplement, un peu inquiet j’en conviens, mais ses yeux avaient repris la teinte du chêne foncé irisée de reflets dorés.

Je regardai Tallulah et lui lançai un faible sourire.

– Je ne te parlais pas en disant de la fermer.

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