Crime à Oxford by J. B. Livingstone

Auteur:J. B. Livingstone [Livingstone, J. B.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature française, Policier
Éditeur: du Rocher
Publié: 2017-06-08T00:00:00+00:00

CHAPITRE XXVI

Scott Marlow contint difficilement sa colère.

— Alors, comme ça, vous vous moquiez de nous, mon gaillard ! J’ai bien envie de vous arrêter pour le meurtre de Thomas Duke !

Michael Algar fit un pas en arrière.

— Ah non, non, vous n’y êtes pas du tout… Je suis innocent, totalement innocent !

— De quelle manière avez-vous été informé ? demanda Higgins.

— La rumeur, inspecteur, la rumeur… Il n’y a pas beaucoup de monde, en ce moment, mais on murmure un peu partout que deux policiers de Scotland Yard enquêtent sur un crime, et que la victime est le proctor Duke que personne n’a vu depuis l’avant-veille de Christmas… Et puis les gardiens des collèges sont parfois un peu bavards, tout comme Mme Stow-Billow qui parle beaucoup. On a évoqué le nom d’autres victimes, mais moi, j’ai demandé à voir mon patron. Et là, j’ai obtenu une information sûre.

— Pourquoi ne pas vous être présenté spontanément à nous ? s’étonna Marlow.

— Parce que je n’ai rien à vous apprendre. Bon… Vous me relâchez, maintenant ?

— Vous n’êtes pas arrêté, précisa Higgins. Mais je suis persuadé que vous pouvez nous être très utile.

— Ne vous faites pas trop d’illusions, inspecteur… Moi, je n’occupe qu’un emploi subalterne.

— Un homme comme vous sait tout sur tout le monde, estima Higgins. Et je suis certain que vous possédez, en plus, un excellent sens de l’observation.

— Je n’ai pas toutes ces qualités-là ! Moi, je me contente de faire mon travail et de mener une existence bien tranquille avec ma femme et mes deux enfants.

— Aviez-vous de l’estime pour Thomas Duke ?

— Ah, ça ! Un grand monsieur. Je dirais même : un très grand monsieur, un homme juste et bon, admiré et respecté de tous. Il n’était pas commode, notez ; je dirais même : sévère, mais correct. Avec lui, on ne risquait pas d’être accusé à tort. Et puis il aimait les étudiants. Quand il se produisait de petites anicroches, il ne leur jetait pas la pierre, mais essayait de leur expliquer qu’ils appartenaient à la meilleure et à la plus prestigieuse université du monde et qu’ils devaient s’en montrer dignes. Comme il était convaincant et persuasif, il réussissait presque toujours à les ramener dans le droit chemin.

— « Presque toujours »… Il y avait donc des échecs ?

— Le monde n’est pas parfait, inspecteur, et même M. Duke essuyait parfois quelques échecs. Mais c’étaient vraiment de mauvais sujets qui ne méritaient pas de rester à Oxford.

— Comme Nevil Wards, par exemple ?

— Qui ça ?

— Nevil Wards, étudiant à Worcester College.

— Connais pas.

— Vous n’avez jamais eu l’occasion de l’interpeller, la nuit ?

— Jamais.

Le bulldog ôta son chapeau, se gratta le sommet du crâne et remit son couvre-chef.

— Le nom de Matilda Wide vous serait-il plus familier ?

— Matilda… C’est une étudiante ?

— En effet.

— Quel collège ?

— Elle a abandonné ses études pour se consacrer à l’athlétisme.

— Chacun son destin, inspecteur.

— Vous ne la connaissez donc pas ?

— Jamais entendu parler.

— Vous

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