Code d'un soir by Claudine Manrique

Auteur:Claudine Manrique [Manrique, Claudine]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Romance, Érotique, LGBT, Informatique
Éditeur: Éditions Laska
Publié: 2023-01-31T23:00:00+00:00

Chapitre 16 : cout <<"Sous la chemise"<< endl;

Le centre de dépistage fermant à 18 heures, Dap s’y rendit à 17 h 30, honteux d’imposer ainsi sa présence à la dernière minute au personnel fatigué. Il n’en sortit qu’une heure plus tard. Son premier test revint négatif, après trente minutes d’attente. La médecin lui avait proposé un test rapide par défaut, même si Dap était bien incapable de se rappeler la date exacte de sa dernière aventure avant Linus. Il jugea que cela faisait bien plus de trois mois. Son interlocutrice n’avait pas bronché, mais lui avait quand même conseillé d’attendre le résultat du laboratoire. Dans sept jours. Dap se consola avec un hamburger végétarien et des frites de patate douce au food-truck en bas de sa rue.

La semaine suivante, Dap la passa dans un flou d’ennui et d’impatience. Son compagnon l’avait tellement asticoté avec leurs futures séances de sexe que Dap était content d’avoir trop de travail pour le retrouver dans leur salle secrète.

Ses résultats l’attendaient dans sa boîte aux lettres vendredi soir. Dap déchira l’enveloppe dans le hall d’entrée avec une telle avidité et appréhension que sa voisine de palier lui jeta un long regard inquiet en passant à côté de lui. Dap l’ignora, trop concentré sur le papier entre ses mains. L’accident était si vite arrivé, il avait beau faire plus attention à se protéger qu’à vérifier la date de péremption de ses yaourts végétaux, il y avait toujours un risque. C’était d’ailleurs l’une des rares choses que son courant d’air de père lui avait martelé. Dap aimait à penser que son conseil n’était en rien lié au fait qu’à la même époque, Dap lui avait révélé sortir aussi avec des garçons. Dap n’avait jamais pu lui poser la question, son père quittait le domicile familial six mois plus tard. Il recevait depuis une notification Facebook par an, en général quand son père postait des photos de ses « autres enfants ». Il y avait un garçon parmi eux, Dap se demandait souvent s’il avait eu droit à un autre discours.

Négatif. Dap serra la feuille entre ses doigts, tellement perdu dans ses pensées qu’il lui fallut plusieurs secondes pour réaliser ce qu’il lisait. Aussitôt, la morosité qui l’habitait dès qu’il pensait à son paternel s’évapora et il attrapa son téléphone. Il envoya une série d’emojis (pouces en l’air, sourire, clin d’œil) à Linus avant de se demander si son message n’était pas trop cryptique. Sa crainte s’évapora quand, deux minutes plus tard, il reçut une réponse écrite. Il voyait mal Linus utiliser des choses aussi triviales que des emojis.

Linus (18h37) : Merci. Je t’amène le mien lundi. Bonne soirée.

Le week-end passa en un claquement de doigts et Dap fut soudain au milieu de la cuisine de son travail, une tasse de café fumante en main. La tasse devint un clavier, le clavier s’effaça pour un carnet de notes sur lequel gribouiller pendant une réunion. Il coupait maintenant avec couteau et fourchette le carnet devenu une aubergine farcie à la cantine.

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