Ciara : Tome 1 - L’île refuge (French Edition) by C JINGER & La culture J

Auteur:C JINGER & La culture J [JINGER, C]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 2022-06-16T22:00:00+00:00

Chapitre 10

Mes paupières s’ouvrent doucement au moment où je me love dans ce qui semble être une chaude couverture d’hiver. Elle est aussi douce que celle en laine de mouton que j’avais étant enfant. Malheureusement, celle-ci fut accidentellement incendiée par mon frère Kieo l’année de mes douze ans. Une véritable tragédie pour mon sommeil durant les longues nuits froides d'hiver. Ainsi qu'un scandale pour ma mère. Le pire, c'est qu'il aurait pu réduire la maison en cendres à cause de ces envies de pyromane. Même si je dois l'avouer, son intention était louable. En m'entendant grelotter, il avait voulu me donner un peu plus chaud en amenant une source de chaleur au plus proche. Résultat, j'avais perdu le seul rempart que j'avais contre le froid glacial.

Je profite un instant de cette sensation familière avant de me remémorer les derniers événements. J'étais en pleine souffrance au moment où j'ai perdu conscience. Pourtant, je ne ressens plus rien.

Nous ne sommes pas dans la saison la plus froide, ce qui n'explique pas la raison d'avoir un tel accoutrement sur moi.

Nauséeuse, je me redresse doucement. La laine tombe de mes épaules dénudées. Je fixe ma peau avec étonnement. Je suis complètement nue sous la couverture. Ne voulant pas attraper froid, je me réfugie bien vite sous la protection de la laine, les yeux hagards. Mes paumes qui ont agrippé la laine pour la remettre sur mon corps sont douloureuses. Par réflexe, je plisse les yeux pour les regarder attentivement. Sous l’éclat du jour qui s'infiltre par ma petite fenêtre de toit, j’aperçois des marques brunâtres sur chacune d’elles. Je fronce les sourcils, approchant la paume droite pour l’observer de plus près, puis la gauche. Les traces sont identiques sur l’une ou l’autre main. On dirait qu’elles ont été brûlées au même endroit.

Mon pouce suit la première ligne la plus imposante. Mon ongle se heurte à la couche superficielle venue recouvrir la plaie ce qui me fait grimacer. La peau est réparée, mais douloureuse. Qu’est-il arrivé à mes mains pour que je sois dans cet état ?

Je tente de me souvenir de la veille sans résultat. Je me remémore seulement cette sensation de douleur extrême, puis plus rien.

Mon esprit est complètement vide. Je touche mes tempes par réflexe en réalisant que je n’arrive même pas à me rappeler des derniers jours. Je suis en train de perdre la tête. Cette réflexion me paraît familière ce qui n'est pas bon signe. Suis-je malade ? Un étourdissement vient rejoindre la nausée tandis que je me redresse légèrement sur le lit. Je pose une main sur ma bouche pour savoir si je suis prête à vomir. Ce n'est pas le cas. Je n'ai aucun relent. Je dirais même que je meurs de faim. Mon ventre grogne plusieurs fois pendant que je continue d’inspecter mes paumes noircies. Même si je suis complètement perdue, je dois arrêter de fixer bêtement mes mains. Si je veux reprendre un peu du poil de la bête, il faut se lever.

En pensant à une bête, je tressaille.

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