Christmas Pudding by Christie Agatha

Auteur:Christie,Agatha [Christie,Agatha]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Policier
ISBN: 9782702478899
Éditeur: Alexandriz
Publié: 1951-01-04T19:41:13+00:00

En fin de compte, ce n’est pas ce soir-là que Poirot devait rencontrer Victor Astwell. Retenu à Londres, celui-ci s’était excusé par téléphone.

— Il s’occupe des affaires laissées par votre mari ? demanda Poirot à lady Astwell.

— Victor est un des associés. Il est allé en Afrique afin d’étudier certaines concessions minières pour la maison, dit lady Astwell. C’était bien pour une affaire de mines, n’est-ce pas, Lily ?

— Oui, madame.

— Des mines d’or, je crois. Ou bien était-ce du cuivre ou de l’étain ? Vous devriez le savoir, vous, Lily. Vous posiez toujours des tas de questions là-dessus à sir Reuben ! Oh ! faites attention, ma chère petite. Vous allez renverser ce vase !

— Il fait affreusement chaud ici, avec le feu, dit la jeune fille. Est-ce que je peux ouvrir la fenêtre une minute ?

— Si vous voulez, mon petit, dit simplement lady Astwell.

Poirot regarda la jeune fille ouvrir la fenêtre et se pencher pour respirer l’air frais du jardin. Lorsqu’elle eut gagné son siège, il lui demanda aimablement :

— Vous vous intéressez aux mines, mademoiselle ?

— Oh ! non. Pas beaucoup. J’écoutais ce que disait sir Reuben, mais je n’y connais rien, déclara-t-elle.

— Alors, vous faisiez joliment bien semblant, dit lady Astwell. Le pauvre Reuben croyait même que vous aviez une raison particulière de lui poser toutes ces questions.

Le détective n’avait pas quitté des yeux le feu qu’il regardait fixement. Néanmoins, la rougeur qui envahit soudain le visage de Lily Margrave ne lui échappa pas. Avec tact, il changea le sujet de la conversation. Lorsque vint l’heure de se retirer, il s’approcha de lady Astwell.

— Je voudrais vous dire un mot, madame.

Aussitôt, Lily Margrave quitta discrètement le salon. Lady Astwell regarda le détective.

— Madame, vous êtes la dernière personne qui ait vu sir Reuben vivant.

Elle fit un signe affirmatif ; des larmes jaillirent de ses yeux ; elle y porta un mouchoir bordé de noir.

— Ne pleurez pas, madame, je vous en prie !

— C’est bien joli de dire ça, monsieur Poirot. Je ne peux pas m’en empêcher !

— Je suis un triple imbécile de vous faire de la peine comme ça.

— Mais non, continuez. Qu’est-ce que vous vouliez me dire ?

— Il était environ onze heures, n’est-ce pas, lorsque vous êtes entrée dans la salle de la Tour, et sir Reuben a renvoyé Mr Trefusis. C’est bien cela ?

— Oui, je crois.

— Combien de temps êtes-vous restée auprès de sir Reuben ?

— Il était exactement minuit moins le quart quand je suis entrée dans ma chambre, je me souviens d’avoir regardé la pendule.

— Lady Astwell, consentiriez-vous à me dire de quoi vous avez parlé avec votre mari ?

Elle éclata en sanglots et s’effondra sur le divan.

— Nous… nous sommes disputés, gémit-elle.

— À quel propos ? demanda Poirot d’une voix presque tendre.

— À propos d’un tas de choses. Ça a commencé par Lily. Reuben l’avait prise en grippe, sans raison. Il prétendait l’avoir surprise fouillant dans ses papiers. Il voulait la renvoyer. Alors j’ai dit que c’était une fille charmante et que moi, je ne le voulais pas.

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