Chair de poule - 28 - La rue maudite by Stine R. L

Auteur:Stine, R. L. [Stine, R. L.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantastique, Jeunesse
Éditeur: Bayard poche
Publié: 1997-05-13T22:00:00+00:00

13

Les mantes religieuses se mirent à cliqueter leurs antennes toutes ensemble. Clic ! Clac ! On pourrait dire qu’elles tricotaient des mailles invisibles… Elles se frottaient les pattes avant, surexcitées, et fabriquaient bulle sur bulle. Un son strident, rythmé par les bulles qui explosaient, remplit bientôt la caverne, amplifié par l’écho.

Cliiiiic… Pang ! Pang ! Cliiicc…

Les monstres formaient un cercle autour de nous, s’appuyant uniquement sur leurs pattes de derrière. Ils s’approchaient, fouettant l’air de leurs langues grises et faisant éclater des bulles de plus en plus grosses.

— Elles ne sont plus contrôlées, s’exclama Martin, consterné.

— Que vont-elles nous faire ? murmurai-je en mettant mes mains sur mes oreilles.

Les sifflements étaient devenus insupportables, et les bulles continuaient de claquer. Avec l’écho, le crépitement était incessant. Bang bang bang bang… Une vraie mitraillette !

— Elles sont peut-être téléguidées par la voix, cria Martin.

Il renversa la tête en arrière.

— Arrêtez ! hurla-t-il. Arrêtez, les mantes !

Mais elles continuèrent à sautiller, à crépiter et à siffler. L’une d’elles pencha la tête et ouvrit grand sa bouche métallique. Une énorme boule jaune vint heurter Martin, qui recula d’un bond en se cachant les yeux avec le bras. Mais un de ses pieds resta coincé sous la masse ronde. Il tira en vain pour se libérer.

— Attention, Irène ! C’est de la colle, ce machin-là ! Une autre mante ouvrit la gueule et m’envoya aussi une grosse bulle, qui me toucha à l’épaule.

— Aïe ! criai-je.

C’était brûlant ! Pourtant, on était censé être chez les Mouchatouilles Froides, non ? Décidément, rien ne marchait !

Les monstres se mirent à gigoter dans tous les sens, balançant leurs langues et baissant la tête vers nous. Exactement comme s’ils voulaient nous manger ! D’ailleurs, leurs gros yeux noirs brillaient d’une lueur vorace.

— Les pistolets claqueurs ! m’écriai-je en attrapant Martin par le bras. Et si on s’en servait ?

— Ce ne sont que des jouets !

Un énorme soleil faillit s’abattre sur Martin. Il recula juste à temps, tandis que le globe éclatait devant son pied en touchant le sol.

— En plus, nous les avons laissés dans le train, poursuivit-il, en regardant les horribles créatures. On ne pourra jamais arriver jusque-là !

Nous étions bel et bien coincés !

À cet instant, une idée me traversa l’esprit.

— Martin, comment se débarrasse-t-on des insectes, d’habitude ? On marche dessus, n’est-ce pas ?

— Mais, Irène… Tu as vu leur taille ? C’est eux qui pourraient nous marcher dessus !

— Ça vaut tout de même la peine d’essayer !

Je levai la jambe et marchai de toutes mes forces sur la patte de la mante religieuse la plus proche de moi. La bête géante émit un sifflement aigu et sautilla en arrière. À côté de moi, Martin écrasa la patte d’un autre monstre. La créature tomba à la renverse. Levant la tête, elle poussa un cri de douleur, les yeux exorbités. Ses antennes se raidirent d’un coup.

Je tapai sur l’autre patte de celle que j’avais attaquée. Avec un gémissement étranglé, la grande mante tomba sur le flanc.

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