Ces jeunes devenus criminels by Pierre Guelff

Auteur:Pierre Guelff
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: La Boîte à Pandore
Publié: 2015-01-15T00:00:00+00:00

Un tireur déterminé

L’expert en balistique est appelé à la barre. Son témoignage est essentiel, puisque l’arme du crime n’a jamais été retrouvée (et qu’il fut question d’un « pistolet d’alarme »…) :

– J’ai reconstitué les tirs. En examinant la direction des fibres, j’ai pu me prononcer sur l’entrée d’une balle dans les vêtements de la victime.

– Et si Rudy H. avait mis son pull à l’envers ?

– J’ai envisagé cette hypothèse, mais il aurait aussi fallu que la victime mette sa chemise à l’envers, ce qui n’était pas le cas.

– Le tir était-il à distance ou à bout touchant ?

– C’est difficile à dire, car les vêtements étaient trop ensanglantés pour que je puisse effectuer d’autres analyses. Je peux cependant affirmer qu’il y a eu un miracle, puisque les deux autres personnes présentes derrière la victime n’ont pas été atteintes.

– D’où provenaient les trois douilles trouvées sur les lieux ?

– Elles ont été tirées par la même arme. Ce sont des munitions rechargées. Cela revient moins cher que d’en acheter des neuves.

– Qu’en est-il de la cartouche retrouvée au centre du magasin ?

– C’est une cartouche éjectée à la suite d’une fausse manœuvre. Après, le tireur a recommencé l’opération. Ce qui démontre son intention de tirer encore.

– Le tireur était donc déterminé.

– Sa volonté était d’effectuer un autre tir !

– Prenez donc l’arme disposée sur la table des pièces à conviction…

– C’est une imitation d’un pistolet, mais elle ne tire que des munitions à blanc. Au moment des faits, elle n’était même pas chargée ni en état de tirer. Je suis formel à cet égard.

L’avocat général intervient dans ce dialogue entre le président et l’expert :

– Nous sommes d’accord pour dire qu’il y a eu deux coups de feu dans le magasin, dont un vers le fils de la victime.

– Heureusement, le projectile a traversé une pile de magazines et s’est logé derrière le comptoir.

– Les deux tirs ont-ils bien eu l’intention de blesser ou de tuer ?

– L’espace était assez exigu, le tireur a visé et il fallait le faire exprès pour rater son coup !

Me Jacques T. à l’expert :

– Peut-on identifier l’arme qui a tiré ?

– C’est difficile, mais il n’est pas exclu qu’à calibre égal, les armes aient été différentes…

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