Bob Morane T060 Opération Wolf by Vernes Henri

Auteur:Vernes, Henri [Vernes, Henri]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Aventure
Éditeur: Marabout
Publié: 2012-03-11T22:45:22+00:00

Chapitre 7

Revoir sur cette photo la scène qui, le matin même, à la base spatiale, s’était déroulée dans le bureau du professeur Landon, avait, on le comprendra, plongé Bob Morane dans une totale stupéfaction. Que quelqu’un ait pris ce cliché n’était pas un fait impossible en lui-même. Restait à savoir qui avait tiré la photo… Assurément aucun des quatre personnages qui s’y trouvaient représentés. Or, Bob s’en souvenait fort bien, il n’y avait alors personne d’autre dans le bureau que Bill Ballantine, Landon, Herbert Gains et lui-même…

« Et s’il y avait eu un appareil photographique caché dans la muraille et actionné de l’extérieur ? » se demanda-t-il. Cette idée lui parut à ce point absurde qu’il la repoussa aussitôt. Les équipes de sécurité organisées par Gains faisaient trop bonne garde pour que cela fût possible.

— Décidément, soliloqua Bob, il se passe de drôles de choses à Desert Point… Voilà un nouveau mystère à éclaircir… Pour l’instant, songeons à nous tirer d’ici…

Pendant un moment, il pensa sortir par la fenêtre, comme l’avait fait tantôt le mystérieux chef de la bande, et ensuite l’Hénaurme. Pourtant, il songea que, au moment où il sauterait, quelqu’un – le chef par exemple – pourrait, à l’aide d’une carabine, le tirer comme un pigeon. Mieux valait donc partir par le même chemin qu’il était venu. En cas de mauvaise rencontre, l’obscurité de l’escalier lui serait complice et propice.

Mais, sur le palier, une mauvaise surprise l’attendait : le Mexicain, qu’il avait mis hors de combat quelques minutes plus tôt, n’était plus là. C’était d’ailleurs en s’apercevant de sa disparition que Bob se souvenait de son existence.

« Possible qu’il ait fui sans demander son reste, ou qu’il m’attende en bas de l’escalier… ou au-dehors… »

Pour la seconde fois, Morane hésita sur le chemin à prendre pour quitter la maison et, pour la seconde fois, il choisit l’escalier. Il l’atteignit en quelques pas et il se mit à descendre les marches, en prenant bien soin de demeurer accroupi.

À peine avait-il franchi ainsi quelques degrés qu’un coup de feu, venant d’en bas, fit résonner la grande maison vide, et Morane sentit, plutôt qu’il ne l’entendit, la balle passer au-dessus de lui. « Si j’avais été debout, songea-t-il, j’aurais assurément, pour l’instant, un petit lingot de maillechort dans le crâne. Va falloir jouer serré. Le gars, en bas, tire sans doute au bruit. Or, j’en fais si peu qu’il doit avoir l’oreille fine… »

Se faisant le plus petit possible, Morane continua à descendre. Quand le second coup de feu claqua, il se roula en boule et, bruyamment, se mit à dégringoler l’escalier, au bas duquel il demeura étendu les bras en croix, paraissant aussi mort que possible.

Bien que l’homme qui s’approchait fut, selon toute évidence, un spécialiste de la marche silencieuse, un pas fit craquer le plancher. Entre ses paupières entrecloses, Morane vit une mince silhouette penchée sur lui, tandis que quelque chose de noir et de mince descendait vers son visage.

« Le canon d’une carabine !… pensa le Français. Est-ce

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