Biture Express by Florence Aubry

Biture Express by Florence Aubry

Auteur:Florence Aubry [Aubry, Florence]
La langue: fra
Format: epub
ISBN: 9782874230592
Éditeur: Mijade


Le lendemain, je me suis réveillée avec un mal de tête terrible. La bouche comme pleine de sable. La peau qui me faisait mal. Mon bras qui me faisait mal. Je me suis levée péniblement pour aller jusqu’aux toilettes. En bas, j’entendais des voix, il devait être tard, déjà. En entrant dans la chambre, j’ai trouvé que ça ne sentait pas très bon, et j’ai vite compris pourquoi. Mes vêtements. Mon pull, mon jean, couverts de traces de vomi séché. Couverts de traces de boue, aussi, de traces d’herbe. Barbara dormait encore, toute habillée sur son lit. La bouche grande ouverte. Je me suis recouchée sur le matelas qu’elle m’avait installé par terre, et là je me suis souvenue… Moi, aguichant tous les garçons et tous les hommes, même les plus vieux, même les plus laids. Passant de bras en bras. Barbara et moi, dansant à perdre haleine. Le sentiment d’être belle, mais belle. Le sentiment d’être convoitée, d’attirer tous les regards. Les mains baladeuses, sur moi, au passage. L’envie d’embrasser. Une langue étrangère, tout au fond de ma bouche. Une main, sur mes fesses, une main, sur mes seins. Des mots salaces, dans mes oreilles, des invitations tordues. Une cigarette, qu’on pose entre mes lèvres. Le cœur, qui bat tellement vite. L’énergie, l’énergie, et puis d’un coup la fatigue. La nausée. Les vomissements, sur la piste de danse. Les gens qui s’écartent et le dégoût sur les visages. Les paroles. Les gestes désagréables, autour de moi, quelqu’un qui me prend par le bras, qui me met dehors. Quelques pas. Se laisser tomber. L’herbe et la terre, sous ma joue. L’envie de dormir là, dehors, avec la musique qui continue de battre. Des voix assourdies au-dessus de moi, des visages, qui disent « On devrait peut-être appeler les pompiers » et aussi « Laisse tomber c’est juste une bonne cuite ». Des rires et encore des rires. Et puis, combien de temps après, la main de Barbara qui me secoue, des bras qui me soulèvent, le chemin interminable jusqu’à la maison, et le lit, enfin le lit les draps la couverture enlever ses vêtements.



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