Armadale by William Wilkie Collins

Armadale by William Wilkie Collins

Auteur:William Wilkie Collins [Collins, William Wilkie]
La langue: fra
Format: epub, mobi
Tags: Roman, Littérature anglo-saxonne, Société, 19e
Éditeur: Bibliothèque numérique romande
Publié: 2020-10-19T00:00:00+00:00


Ce fut dans ces termes naïfs qu’Allan, ignorant par ailleurs du caractère de la femme à laquelle il avait affaire, plaça entre les mains de Mrs. Milroy l’arme qu’elle désirait.

La lettre achevée et cachetée, son esprit fut libre de penser à lui-même et au futur. Il resta assis devant son pupitre, traçant, d’une main distraite, des lignes sur le buvard, et les larmes lui vinrent aux yeux pour la première fois, larmes où la femme qui l’avait déçu n’était pour rien. Son cœur était avec sa mère morte.

« Si elle avait été vivante, pensa-t-il, j’eusse pu me confier à elle, et elle m’eût consolé ».

Il était inutile de s’arrêter à de tels regrets. Il essuya ses larmes et tourna ses pensées vers les vivants et les choses du présent, avec cette résignation que nous connaissons tous.

Il écrivit une ligne à Mr. Bashwood, informant le régisseur par intérim que son absence de Thorpe-Ambrose se prolongerait probablement quelque temps, et que ses ordres lui parviendraient par l’entremise de Mr. Pedgift aîné. Cela fait, et les lettres envoyées à la poste, ses pensées se reportèrent encore sur lui-même. L’avenir, l’inconnu, se dressa devant lui, et son cœur effrayé se réfugia de nouveau dans le passé.

Cette fois, ses souvenirs lui rappelèrent la passion absorbante de sa jeunesse, son amour pour la mer. Il songea à son yacht, couché paresseusement dans le petit port de pêcheurs où s’était écoulée son enfance, et un désir immense s’empara de lui, celui d’entendre le roulement des vagues, de voir les voiles s’enfler, de sentir le navire que ses mains avaient bâti bondir de nouveau sous lui. Il se leva avec son impétuosité habituelle et demanda l’indicateur des chemins de fer, dans l’idée de partir pour le Somerset par le premier train. Mais la crainte des questions que Mr. Brock pourrait lui faire et la pensée du changement que son vieil ami trouverait en lui le firent se rasseoir.

« J’écrirai, pensa-t-il, je demanderai que le yacht soit gréé et réparé, et j’attendrai pour aller dans le Somerset que Midwinter puisse y venir avec moi ».

Il soupira à la pensée de son ami absent. Jamais il n’avait senti le vide laissé dans sa vie par le départ de Midwinter aussi péniblement qu’en ce moment, au milieu de la plus triste des solitudes, la solitude d’un étranger à Londres, abandonné à lui-même dans un hôtel.

Pedgift junior reparut bientôt en s’excusant d’être indiscret peut-être. Allan se sentait trop seul pour ne pas accueillir son compagnon avec reconnaissance.

— Je ne retourne pas à Thorpe-Ambrose, dit-il. Je veux rester un peu à Londres. J’espère que vous ne me quittez point.

Il faut rendre à Pedgift cette justice qu’il était touché de l’abandon dans lequel le propriétaire du riche domaine de Thorpe-Ambrose semblait se trouver. Il n’avait jamais, dans ses relations avec Allan, oublié aussi complètement ses intérêts qu’à cet instant.

— Vous avez parfaitement raison, monsieur, de vouloir rester ici. Londres est juste l’endroit qu’il faut pour vous distraire, dit Pedgift gaiement. Les affaires sont toutes



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