Adam by Samuel Champagne

Adam by Samuel Champagne

Auteur:Samuel Champagne
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: De Mortagne


10

J’entends les enfants descendre les marches, samedi matin, et leurs cris joyeux me donnent envie de sauter par la fenêtre. La tête la première. Chanceux comme je suis, la neige amortirait ma chute et un des petits viendrait me planter une carotte dans le nombril en disant que je fais un drôle de bonhomme de neige. Et mes parents trouveraient ça mignon, alors que j’étoufferais, enseveli. Ouais, c’est ce qui se passerait.

Un coup d’œil vers mon cellulaire m’informe qu’il est sept heures trente. Pas question que j’aille aider, ma mère se lèvera. Ce sont ses enfants, après tout! Je me suis occupé d’eux toute la soirée, hier, et, conscients que ce serait la fête aujourd’hui, ils étaient surexcités. Caleb a renversé son assiette sur le sol, Clara a testé tous les gros mots qu’elle sait interdits, Colin a voulu jouer à la cachette et Charlie a pleuré pendant dix minutes comme une hystérique parce qu’elle n’arrivait pas à le trouver. Cici, qui semblait être le seul Numéro calme, a proposé une partie de tag qui a commencé pendant que j’étais aux toilettes. Ils ont eu le temps de faire tomber la lampe du salon avant que je ne sorte. Je me suis coupé en ramassant les éclats. J’ai crié, ils ont crié encore plus. La perspective de passer la journée en groupe dans un endroit spécial, couplée à la présence de Cédric, les a rendus impossibles.

Quand ma mère est rentrée vers vingt-deux heures, j’ai fait semblant de dormir.

De l’autre côté du mur, Clara bâille. Je l’imagine se frotter les yeux. Elle se lève et ouvre ma porte. Sans cogner, évidemment.

— Tu viens, Adam?

— Je dors.

Je me tourne sur le côté et remonte la couverture sur ma tête. Sans trop m’en rendre compte, je me rendors et ne me réveille que quand mon cellulaire vibre entre mes mains. «T’es là, bello?» a écrit Milan.

Je souris, cligne des yeux. Il est presque neuf heures. Je sais que mon frère devrait arriver tôt pour profiter de la journée au maximum. Je vais être en retard si je ne me dépêche pas. Je réponds à mon chum: «On se voit toujours demain? Vers 21h?»

Milan: «Sans faute. Je pourrais aussi venir t’aider, aujourd’hui, si tu veux.»

Moi: «M’aider à quoi?»

Milan: «À la garderie, j’ai envie de voir comment c’est.»

Mon rythme cardiaque s’accélère. Non, non, non… Pas question qu’il vienne ici, pas question qu’il voie de près le bordel qu’est ma vie. Il n’aimerait pas les Numéros, lui qui est si insouciant et libre.

Moi: «C’est ennuyant, et puis on sort. Tes parents seront là, demain soir?»

Non loin, les plus jeunes jouent dans la chambre des garçons. Je texte Milan une dernière fois: «Je dois y aller.»

Je me lève lentement. J’ai trop dormi, j’ai mal à la tête. Je vais aller prendre une douche… Avant, je me fais des toasts et mange entre deux empaquetages de lunchs dans les grandes glacières posées sur la table.

— Merci, me dit mon père, prenant le relais. Alice vient de m’appeler. Ils seront là d’ici une heure environ.



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