À la recherche des corps perdus - Eric Verteuil by Gore

À la recherche des corps perdus - Eric Verteuil by Gore

Auteur:Gore [Gore]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Horreur
ISBN: 2265039845
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1986-12-31T23:00:00+00:00


CHAPITRE VII

Le lendemain matin, de bonne heure, Sylvie entassa dans la camionnette des cartons vides, des objets légers afin de dissimuler Anna pour le cas où elle serait soumise à un contrôle routier. Bien en évidence, sur le siège à côté d’elle, elle posa quelques exemplaires du dernier best-seller signé Marar. Par expérience elle savait que l’on met plus de formes avec les gens connus.

Les explications de Julien étant très claires, elle trouva facilement la ferme abandonnée. Comme personne n’était en vue, elle poussa le portail vermoulu et gara la voiture dans la cour.

Par précaution elle avait emporté un chevalet, une toile et des pinceaux, ainsi, comme la maison était pittoresque, elle aurait une excuse pour se trouver dans une propriété privée.

Elle ressortit et se dirigea vers la cabine téléphonique. Elle composa le numéro qu’elle avait appris par coeur ; de sa voix la plus jeune et la plus fraîche elle demanda :

— Madame Daraval ?

— Oui.

— Je m’appelle madame Boulin... ma sœur vient d’arriver chez moi et elle a une crise d’asthme. Elle a les ordonnances, les ampoules, est-ce que vous pourriez venir tout de suite... Il lui faut absolument une piqûre.

Mme Daraval se fit un peu prier et finit par céder.

Sylvie donna l’adresse et précisa :

— J’habite une petite maison derrière une construction abandonnée, il n’y a pas à se tromper, le chemin y mène directement.

C’était le moment le plus risqué ; en effet, si l’infirmière connaissait les lieux, elle saurait que personne ne vivait là, et donc elle ne viendrait pas. Heureusement elle ne fit aucun commentaire.

Sylvie regagna la maison et attendit en surveillant le chemin. Elle vit arriver une femme d’un certain âge qui se tenait droite sur un vélosolex démodé.

Sylvie l’accueillit en jouant l’angoisse avec tant de conviction que l’infirmière se crut obligée de la rassurer en lui promettant que sa sœur irait bientôt mieux.

Sylvie la fit passer devant elle et, avec sa dextérité coutumière la piqua dans le cou. Elle la reçut dans ses bras et, comme elle était légère, la porta jusqu’à la camionnette. Là, elle fit les gestes habituels : elle la ligota, la bâil lonna et la recouvrit avec les objets qu’elle avait apportés. Ensuite elle replia son chevalet qui n’avait servi à rien.

Par prudence, elle scruta attentivement les alentours. Elle eut un choc en découvrant une silhouette d’homme derrière un buisson à quelques dizaines de mètres. Elle fit mine de ne rien avoir vu, prit son revolver dans son sac et se retourna.

L’homme détala.

— Arrêtez ou je tire, cria-t-elle avec force.

A cette distance il était probable qu’elle le raterait et s’il continuait sa course elle ne pourrait pas le rejoindre.

Par chance, il ralentit et lui fit face.

— Ne bougez plus !

Elle profitait de ses hésitations pour se rapprocher le plus possible. Après avoir perdu de précieuses secondes, il décida de repartir.

Elle n’hésita pas et visa le milieu du dos... Elle l’atteignit au genou !

Tombé sur le sol l’homme, pris de panique, gémissait.

— Ne me tuez pas !... Je n’ai rien vu.



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