Time*Out by Andreas Eschbach

Time*Out by Andreas Eschbach

Auteur:Andreas Eschbach [Eschbach, Andreas]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Science-Fiction
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


10

Christopher eut l’impression qu’une éternité s’était écoulée quand l’avion s’ébranla enfin. Il le sentit rouler lentement, changer de direction, s’arrêter, repartir… sans fin. L’aéroport devait être immense.

Enfin, les réacteurs se mirent à hurler à pleine poussée. Pendant un instant, l’appareil parut hésiter avant de se rendre aux forces supérieures qui l’entraînaient sur la piste, toujours plus vite, ballottant impitoyablement ses passagers. Puis une inclinaison soudaine et les cahots cessèrent ; ils avaient décollé.

Aussitôt après, les trains d’atterrissage se rétractèrent bruyamment dans leur logement. Un claquement final annonça la fermeture des trappes, et l’avion, libéré de cette résistance, attaqua son ascension avec légèreté.

Serenity s’était rapprochée de lui au décollage, Christopher sentait la chaleur de son corps près du sien. Il aurait pu passer le bras autour de ses épaules comme la situation l’y encourageait, mais il se dit qu’elle se méprendrait peut-être et préféra s’abstenir.

Il n’avait pas assez réfléchi à cet aspect de son entreprise. En emmenant Serenity, il se retrouvait seul avec une fille pendant une durée prolongée pour la première fois de sa vie. Une fille qui lui plaisait, ce qui n’était pas pour simplifier la situation. Il n’avait aucune idée de la conduite à tenir, ignorant ce que Serenity attendait ou non de lui.

Puis il se dit qu’il avait bien fait de ne pas y avoir pensé plus tôt ; sinon, ils ne seraient peut-être pas là tous les deux, embarqués dans une aventure aussi terrifiante qu’exaltante. Non, se corrigea-t-il mentalement, un peu plus exaltante que terrifiante.

« Ça va continuer comme ça ? cria Serenity.

— Quoi ?

— Le raffut ! »

À vrai dire, il n’en savait rien. « Quand nous aurons atteint notre altitude de croisière, ce sera peut-être mieux. »

De la réponse de Serenity, il ne comprit que les mots « huit heures ». Avant qu’il ait pu lui demander de répéter, l’avion fit une embardée, comme un vélo lancé à toute allure heurtant un nid-de-poule. Un chien se mit à couiner, à peine audible dans le vacarme ambiant.

Serenity sursauta. « C’est normal ?

— Ce n’est qu’un trou d’air », hurla Christopher.

Nouvelle embardée. Était-ce vraiment normal ? Des turbulences au décollage ? Il n’en savait rien.

Serenity se rapprocha davantage. « Ça fait encore plus peur quand on est enfermé, cria-t-elle. Sans ceinture de sécurité. » Sa voix tremblait.

Tant pis, il allait la prendre dans ses bras ! C’était la seule façon de la rassurer. Si elle ne voulait pas, elle n’aurait qu’à le repousser.

Il tendit la main en arrière jusqu’à toucher la paroi de la caisse, allongea le bras et le posa sur son épaule. Elle ne protesta pas, au contraire, et se serra contre lui. Ils restèrent ainsi, immobiles, tandis que l’avion poursuivait son ascension mouvementée. Il perçut sa chaleur, le contact de son bras contre son flanc. Ses cheveux en bataille le chatouillaient et, tournant la tête, il les huma. Elle sentait bon.

Christopher n’aurait pas bronché si l’avion avait poursuivi son ascension jusqu’en orbite terrestre, pour peu qu’on les autorisât à rester ainsi, l’un près de l’autre.



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