Passage à tabac by William Stuart

Passage à tabac by William Stuart

Auteur:William Stuart [Stuart, William]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Littérature américaine, Policier
Google: --k7swEACAAJ
Éditeur: Gallimard - Série Noire
Publié: 1949-02-14T23:00:00+00:00


CHAPITRE XI

Le Globe publia l’histoire dans le style que prisaient fort ses rédacteurs, un style léger et brillant, avec tout juste une agréable touche de moquerie à l’adresse des banlieusards, à qui leur penchant pour le jeu causait de petits ennuis.

Deglin lut la chose, le matin suivant, en se rendant au bureau. Cela ne calma en aucune façon l’inquiétude que lui causait le fait qu’Izzie l’avait vu transporter le sac de Paine. Au contraire, ça l’aggrava. Il’ y avait peu de chance qu’Izzie établit un rapport entre la disparition de Paine et le sac. Il n’avait aucune raison de le faire. Pourtant Deglin n’arrivait pas à chasser de son esprit le petit homme maigre aux yeux fuyants.

L’article de Clément Smith, dans le Globe, était remarquablement bien informé. Il était visible que pour l’écrire, Smith avait soigneusement consulté les dossiers du journal, en prêtant une attention particulière aux potins de la page mondaine. Si ce que Smith racontait était exact, et il y avait de bonnes raisons de croire que ça l’était, Pete Red- field et Morgan Taylor avaient été plus ou moins fiancés quelques années plus tôt, et ce projet de mariage avait été abandonné, d’abord à cause du goût prononcé de Redfield pour la vadrouille et, plus radicalement, par l’engagement de Morgan Taylor comme infirmière de l’armée.

Smith faisait allusion aux parents aisés et respectables de Morgan. Il imaginait les sentiments des parents touchant le choix qu’avait fait leur fille d’un tripot comme lieu de distraction. A moins que, bien entendu, ajoutait-il, certains de leurs amis haut placés n’aient introduit eux-mêmes la charmante Morgan dans ce club privé, très fermé et richement fréquenté.

Smith faisait allusion à l’accrochage qui avait eu lieu au club, entre Paine et Morgan et à la bagarre de Paine avec Morrison (son ancien camarade de jeu, disait Smith) aujourd’hui mort.

Puis, après une récapitulation de toutes les bagarres auxquelles Paine avait été mêlé, après un récit de la cour impétueuse qu’il avait faite à Morgan, Smith soulignait le fait que la police avait gardé sa trace jusqu’à la gare de la 125e Rue et le mystère vraiment étrange de ce visiteur aux pieds ailés qui avait devancé Pete Redfield chez Paine, uniquement pour se faire taper.

Et enfin, il y avait une photographie dont De- glin se dit qu’elle avait dû être prise quelques semaines plus tôt par un reporter de boîtes de nuit.

On y voyait Morgan, ses cheveux noirs répandus sur ses épaules nues, entre Kendall Paine et Pete Redfield. Sur la table, devant eux, étaient posés des verres ; Morgan souriait à l’appareil et Pete Redfield et Ken Paine la regardaient tous les deux.

La photographie illustrait parfaitement l’article. C’était la dernière touche. Deglin replia le journal avec fureur. Cela présageait que les autres journaux grossiraient l’affaire et ça aurait pour résultat qu’au lieu que les recherches cessent d’elles- mêmes, on demanderait en haut lieu de les activer.

Arrivé à la 54e Rue, il alla directement au bureau de Knight, se demandant comment il avait réagi à l’article du Globe.



Télécharger



Déni de responsabilité:
Ce site ne stocke aucun fichier sur son serveur. Nous ne faisons qu'indexer et lier au contenu fourni par d'autres sites. Veuillez contacter les fournisseurs de contenu pour supprimer le contenu des droits d'auteur, le cas échéant, et nous envoyer un courrier électronique. Nous supprimerons immédiatement les liens ou contenus pertinents.