Néophyte by Guy N. Smith

Néophyte by Guy N. Smith

Auteur:Guy N. Smith [Smith, Guy N.]
La langue: fra
Format: epub
Tags: BIB Fantastique
Éditeur: Éd. Fleuve Noir
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


CHAPITRE XIII

A la lueur vacillante de la lampe, Joby apparut pâle, le regard traqué. Les événements de la matinée l’avaient durement secoué, se dit Sally Ann.

— Par chance, nous n’avons perdu que dix poules, soupira-t-il.

— Tant mieux pour mon père ! répliqua-t-elle aigrement. Il est obsédé par son idée délirante de produire un œuf pauvre en cholestérol. Rien d’autre ne l’intéresse. Voici vingt ans qu’il ignore totalement ma mère ; je pense que sa mort le laisserait indifférent, contrarié seulement que ses repas ne soient plus assurés. Et je ne lui servirai pas de gouvernante, ah non ! Ma mère est mourante, tu sais.

— Ta... ta mère ?

— Oui. Elle ne le sait pas, mais elle s’en doute. Quant à mon père, il pense qu’elle a une toux bien ennuyeuse qui passera avec le printemps.

Le silence tomba entre eux. Ce fut Sally Ann qui le rompit :

— Il y a une semaine, tu t’es absenté toute une nuit ?

Le cœur de Joby s’emballa. Sa vision se troubla, mais il continua de voir les yeux verts pénétrants. Tu ne me cacheras rien, Joby. Pas plus qu'à ta mère lorsqu'elle te questionnait autrefois.

— Je sais que tu es sorti cette nuit-là. Je sais énormément de choses, Joby.

— Je suis allé en ville... Je... j’ai... trouvé une prostituée... J’en avais besoin.

— Ah !... Je comprends. En somme, tout a été mal pour toi ces derniers temps. Premièrement, nous allons nous occuper de ce placard. Tu vas m’y enfermer.

— Non, tu es folle ! Je vais...

— Le plus tôt sera le mieux. Ferme la porte derrière moi et ne l’ouvre que lorsque je frapperai. D’accord ?

Bien qu’il ressentît un malaise extrême, Joby acquiesça, il traversa la pièce, ôta la chaise avec difficulté.

— Tu es prêt ?

Elle entrebâilla la porte grinça. « N’y va pas, Sally Ann ! » Cette odeur de décomposition, plus forte que jamais... Révulsé, Joby ne voulait plus que supplier, demander pardon...

— Ferme la porte, maintenant.

Au prix d’un effort immense, il repoussa le battant. La sueur ruisselait sur son front. Sally Ann avait disparu. Machinalement, il chercha la chaise, se rappela que c’était inutile. L’odeur flottait encore dans la pièce, atténuée cependant. Lâche ! C’est toi qui devrais être enfermé là !

Dans l’obscurité du placard, Sally Ann prit une profonde inspiration. Il n’y avait pas de loquet de ce côté-ci de la porte, elle l’avait vérifié. Elle était prisonnière.

Bientôt, l’obscurité s’anima de présences qui bougeaient autour d’elle. On lui chuchota à l’oreille. Fille de sorcier ! Tu n’es qu’une bâtarde ! « Je ne suis pas prête, j’ai certains pouvoirs dont je ne sais pas encore me servir, parce que je ne suis qu’une néophyte. » Ricanements, sifflements, bouffées d’odeurs putrides... Sally Ann manqua se trouver mal, et il lui fallut toute sa volonté pour ne pas tambouriner à la porte.

Ils étaient là, tous, elle sentait leur présence, leurs doigte couraient sur sa peau malgré ses vêtements. Non ! Ne me touchez pas là, je suis vierge. Vierge, vous entendez ?

Que



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