Le séducteur impénitent by Lindsey Johanna

Auteur:Lindsey Johanna [Lindsey Johanna]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 1999-12-31T23:00:00+00:00

N’ayant jamais subi un tel traitement, Nicholas ne pouvait se douter qu’il se sentirait dix fois plus mal le lendemain. Il maudit copieusement le capitaine Hawke. Comme il aurait aimé le voir se balancer au bout d’une corde !

Il lui fallut une bonne semaine avant de pouvoir bouger sans éprouver d’insoutenables douleurs. Et s’il parvint finalement à se lever au cours de la deuxième semaine, son corps protestait violemment.

Il n’était pas en état de sortir. Mais il ne pouvait se permettre de perdre encore davantage de temps. Le mariage avait lieu dans quelques jours.

Il devait voir Regina.

Malgré son état, il se présenta chez les Malory à Grosvenor Square. On lui apprit que Regina était sortie faire des courses pour constituer son trousseau. Cette information augmenta encore sa panique. Il attendit une bonne heure et, dès l’arrivée de sa fiancée, l’entraîna fort impoliment à l’écart de ses cousins.

Sans prononcer le moindre mot, il la conduisit dans le jardin. Il marchait à longues enjambées, l’air sombre. La voix douce de Regina l’arrêta net :

— Vous êtes rétabli ?

Une fraîche brise d’automne balayait les feuilles et faisait frissonner les plumes de son chapeau. Ses joues étaient rougies par le froid et ses grands yeux bleus brillaient. Elle était trop adorable. Beaucoup trop. Vraiment, elle demeurait la plus belle femme qu’il eût jamais rencontrée.

— Rétabli ? répéta-t-il.

— Derek nous a dit que vous étiez malade. Je suis navrée pour vous.

Enfer ! Voilà qu’elle lui offrait sa sympathie ! Il aurait de beaucoup préféré sa colère.

— En fait, je traînais dans une de ces tavernes le long des quais et je me suis fait drôlement frictionner par des ruffians qui en voulaient à ma bourse. Fréquenter ces endroits procure toujours des sensations.

Elle sourit d’un air tolérant.

— Tony était certain que vous prendriez prétexte de votre maladie pour repousser le mariage. Je lui ai dit que ce n’était pas votre style.

— Vous me connaissez donc si bien, chérie ? fit-il sardonique.

— Vous avez beaucoup de défauts mais la lâcheté n’en fait pas partie.

— Vous vous avancez…

— Oh, sottises, le coupa-t-elle. N’essayez pas de me convaincre du contraire, je ne vous croirai pas.

Nicholas serra les dents et elle lui adressa un sourire amusé. Il n’aurait pas dû la regarder. Comme à chaque fois, sa beauté le bouleversait. Il avait du mal à rassembler ses idées.

— Je devrais sans doute vous demander de vos nouvelles…

— Vous le devriez, oui, acquiesça-t-elle. Mais nous savons tous deux que cela ne vous intéresse nullement. Par exemple, vous ne serez pas blessé d’apprendre que j’ai été trop occupée pour avoir le temps de penser à vous ? Et vous ne le serez pas davantage quand je vous dirai que d’autres hommes m’ont tenu compagnie partout où j’allais ?

— George Fowler ?

— George, Basil, William…

— Vous essayez de vous venger en éveillant ma jalousie ?

— Me venger ? Oh, je vois, vous me jugez d’après vous. Comme c’est amusant, Nicholas. Simplement parce que vous êtes fasciné par les autres femmes…

— Assez, Regina ! s’emporta-t-il, à bout de patience.

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