Higgins 10 - Le crime de Confucius by Christian Jacq

Auteur:Christian Jacq [Jacq, Christian]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Thriller
Éditeur: n/a
Publié: 2013-07-31T16:58:12+00:00

— 24 —

Marlow se sentit soudain moins détendu ; l’assassinat de Wandi Miyuan était-il la conséquence d’un complot purement chinois ?

— Le responsable de la sécurité, Ku Kien, aurait-il été chargé d’adresser des remontrances à Wandi Miyuan ? interrogea Higgins.

— Je l’ignore, affirma Ta Qi ; Ku Kien reçoit ses ordres de notre directeur, et ni moi ni mes collègues n’avons à intervenir. Le respect de la hiérarchie est la base de notre succès.

Le superintendant nota que les traits du superbe visage de la Chinoise se durcissaient ; sous le charme se dissimulait un être rigide et déterminé.

— Vous redoutez Ku Kien, n’est-ce pas ? demanda l’ex-inspecteur-chef.

La jeune femme déplaça des coussins et leur redonna un semblant d’ordre.

— Redouter… Non. C’est un homme rude, un ex-militaire qui cherche à remplir correctement sa fonction, et personne ne s’en plaint.

— Cependant, il n’a pas réussi à empêcher l’assassinat de Wandi Miyuan.

Le regard de la belle Chinoise se détourna.

— Ce drame est incompréhensible, murmura-t-elle, et je ne saurais fournir aucune explication.

— William Tang est bien chargé des relations publiques de l’institut Confucius ?

— En effet, inspecteur.

— Je présume qu’il vous procure une aide précieuse.

— William connaît un nombre incroyable de personnalités, dans tous les domaines d’activité ; c’est un garçon généreux, ouvert aux autres et à la modernité. Promouvoir le génie de la Chine, sa pensée, son art, ses industries, c’est toute sa vie ; grâce à lui, j’ai été reçue par de riches familles londoniennes, et mon carnet d’adresses s’est développé. De plus, il m’a présentée à des journalistes de la télévision et de la presse écrite ; ma prochaine collection de robes chinoises bénéficiera d’une large couverture médiatique, et j’espère un beau succès.

— Je vous le souhaite, mademoiselle Qi.

La jeune femme sourit.

— La mode chinoise à Londres… Un joli miracle, non ?

— Quelle opinion Mr. Tang avait-il de Wandi Miyuan ?

Le sourire s’effaça.

— William est un homme accommodant, qui évite les conflits… Avec Wandi Miyuan, il ne parvenait pas à arrondir les angles.

— Des conflits fréquents ?

— Oh non, inspecteur, seulement une grande froideur ! Wandi Miyuan jugeait William Tang léger et superficiel, occupé à des tâches secondaires ; enfermé dans ses recherches scientifiques, il n’accordait que peu d’importance au monde extérieur et ne comprenait pas que, sans l’intense activité de William Tang, l’institut Confucius serait resté à l’état d’embryon.

— Pas d’altercation entre les deux hommes, vous êtes sûre ? insista Marlow.

— Certaine ; notre directeur n’aurait pas toléré un tel comportement et aurait appliqué de sévères sanctions. Très satisfait des résultats qu’obtient William Tang, il l’encourageait à poursuivre ses démarches et à ne pas tenir compte de l’attitude de Wandi Miyuan.

— L’atmosphère n’était-elle pas pesante ? demanda Higgins.

— D’abord, nous sommes tous au service de la Chine et travaillons au rayonnement de sa culture, au-delà de nos petites personnes ; ensuite, les bienfaits du feng shui nous aidaient à surmonter cette épreuve. En dépit de son caractère particulier, Wandi Miyuan contribuait à forger la réputation de l’institut Confucius, et sa disparition est une grande perte.

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