Du Djihad Aux Urnes by Isabelle Mandraud

Du Djihad Aux Urnes by Isabelle Mandraud

Auteur:Isabelle Mandraud [Mandraud, Isabelle]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Stock
Publié: 2013-05-15T04:00:00+00:00


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La « réconciliation »

L’arrestation et l’extradition des principaux dirigeants du GICL en fuite paralysent totalement le réseau. La situation, parmi ses membres qui avaient fait le choix de rester au Pakistan ou en Afghanistan, n’est guère plus brillante. La plupart sont tués ou arrêtés. Khaled al-Charif a été capturé le 3 avril 2003 au Pakistan avec sa famille, en compagnie d’un autre cadre du GICL, Mohamed al-Choroeya. Les deux hommes ont été envoyés dans la prison de Bagram. « Mehdi », Mustapha Jodi al-Mehdi, est arrêté de son côté en 2004 et lui aussi expédié à Bagram. Bien d’autres encore connaissent le même sort. Abou Leith al-Libi et Abou Yahya al-Libi, eux, ont définitivement rejoint Al-Qaida. Sur les nombreuses vidéos où ce dernier apparaît, la tenue afghane – un gilet sur une longue chemise et un turban noir sur la tête – a remplacé le treillis. Ce que ne pouvaient pas savoir alors les deux hommes, c’est qu’au même moment, la direction du GICL négociait, en prison, une trêve avec le régime de Kadhafi…

Quand ils l’apprendront, furieux, ils publieront fin 2006 un communiqué au nom du GICL pour démentir toute velléité de « réconciliation ». « Non aux accords secrets et aux négociations secrètes ! proclame le texte. Ce régime apostat s’est d’abord fait le champion du nationalisme arabe avant de se renier ; ensuite il a appelé à l’union des Africains, avant de se traîner devant les pays croisés de l’Occident en quémandant leur satisfecit. Nous sommes convaincus que le djihad n’est pas une phase transitoire […]. Nous y tenons et nous nous y engageons de toutes nos forces1. » Face au vide qui règne à la tête de leur ancienne organisation, Abou Leith al-Libi et Abou Yahya al-Libi vont plus loin : en 2007, ils annoncent le ralliement du GICL à Al-Qaida, à l’époque où des « franchises » se mettent en place. Cette année-là, après la naissance en 2004 d’Al-Qaida en Irak, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), qui a succédé en Algérie au GIA, adopte le label Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), bientôt suivi, en 2009, par Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA) né de la fusion des branches yéménite et saoudienne.

Celle du GICL avec Al-Qaida, bien que récusée par la direction en prison, provoquera l’adoption d’une nouvelle résolution des Nations unies, dans laquelle le groupe n’est plus présenté comme « associé » à l’organisation de Ben Laden, mais bien comme « filiale ». « En 2002, un leader d’Al-Qaida, Zine el-Abidine Mohamed Hussein, également connu sous le nom d’Abou Zoubeida, a été capturé à Faisalabad [une ville pakistanaise située dans la province du Penjab], en compagnie d’au moins trois membres actifs du GICL », justifie le Conseil de sécurité qui accuse également le groupe d’avoir participé aux attentats de Casablanca, au Maroc, en 2003 (quarante et un morts, plus d’une centaine de blessés), et de Madrid en 20042… Ironie du sort, la résolution onusienne est adoptée en août 2010, soit six



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