A mes soeurs de combat by Julie Meunier

Auteur:Julie Meunier [Meunier, Julie]
La langue: fra
Format: epub
Tags: santé
Éditeur: Larousse
Publié: 2020-12-17T13:38:21+00:00

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À la fin de mon premier cycle de chimiothérapie, en octobre 2015, pour mon tout premier Octobre rose, j’ai décidé d’aller au bout d’un projet associatif qui me tenait à cœur et de lancer un atelier de nouage de turbans que j’ai appelé « La tête dans les nouages », pour transmettre aux sœurs de combat qui le souhaitaient, au-delà du blog et de mes tutoriels imagés et virtuels, l’art du nouage de turbans. Je l’ai expliqué dans le chapitre précédent, le nouage comporte selon moi un réel aspect thérapeutique, en permettant de retrouver la sensation non négligeable de se coiffer chaque matin. J’ai monté ces ateliers grâce à la collaboration engagée de la Ligue contre le cancer des Alpes-Maritimes et à la marque American Vintage qui, par l’entremise de mon amie Laëtitia, nous a fait don de 500 turbans en coton de cinq couleurs différentes. Grâce à eux, j’ai pu tenir ces ateliers de nouage à l’espace de la Ligue de Nice, et les participantes en repartaient avec un turban de la marque en cadeau.

Ce projet a constitué les prémices de mon projet entrepreneurial qui a vu le jour un an après. Je continue d’ailleurs de proposer ces ateliers dans toutes les associations et les hôpitaux qui souhaitent me faire venir et offrir un après-midi « turbanesque » à leurs patientes.

L’ambiance de ces ateliers ressemble sensiblement à celle que l’on peut trouver dans certains salons de coiffure, sauf que les cheveux sont ici remplacés par de vraies et belles coiffures très élaborées : sept en tout, une pour chaque jour de la semaine, afin de laisser le choix aux participantes de s’approprier celle qui aura leur préférence. Les ateliers commencent toujours par une présentation où j’explique qui je suis, pourquoi je suis là et le but de cet atelier. Ensuite, je fais un rapide exposé sur les différents textiles préconisés pour le nouage de turbans, je réponds aux questions, puis j’entre dans le vif du sujet.

Les ateliers sont tenus dans des espaces clos et confidentiels, et chacune est libre d’enlever ou pas sa perruque ou son bonnet, mais généralement, les participantes se sentent rapidement assez à l’aise pour se montrer crâne nu. Je commence par leur expliquer comment démarrer chacun des nouages, en précisant que, à l’exception de deux d’entre eux, tous ont le même départ, seul le nœud final change. Habituellement, elles nouent toutes en même temps que moi, en me regardant et en écoutant mes conseils. On répète le départ deux fois de manière à ce qu’il soit bien compris et le geste assimilé.

Une fois le départ intégré, c’est parti pour l’apprentissage des sept nœuds, toutes ensemble, dans une belle énergie et cohésion de sororité. C’est très émouvant de les voir apprécier les gestes, d’écouter leurs remarques, de les regarder s’entraider et se donner mutuellement des conseils. De voir des amitiés naître, de les observer s’approprier chaque nouage et se réapproprier leur image, parfois même en sortant un crayon à maquillage ou un rouge à lèvres de leur sac pour mettre une touche finale à leur nouvelle image.

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