415 jours autour du monde en famille (French Edition) by Axelle Partaix

Auteur:Axelle Partaix [Partaix, Axelle]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Editions TDM Aquitaine
Publié: 2015-05-30T23:00:00+00:00

Nouvelle Calédonie

Si le plancton pouvait parler

En somme, je m’aperçois que les voyages, ça sert surtout à embêter les autres une fois qu’on est revenu – Sacha Guitry

12 décembre 2011 – J178

«Sais-tu pourquoi les îles flottent sur l’océan sans se déplacer? C’est parce qu’elles sont retenues par un fil qui est accroché au fond de l’eau». Cette image poétique marque le début d’un long monologue tenu par le jeune Nathanaël. Regard rieur, bonnes joues bien rondes et sourire espiègle, Nathanaël a 10 ans et c’est un incorrigible bavard. Il s’est installé à côté d’Alisée, qui nous lance des regards désespérés, soûlée par son verbiage incessant. Toutes les rangées voisines profitent de la verve insatiable du jeune garçon, les quelques tentatives de sa mère pour le faire taire se révèlent totalement inefficaces et il faut l’intervention sympathique mais ferme du steward, excédé, pour le réduire au silence.

Arrivés la veille au soir en Nouvelle Calédonie, nous sommes enfin dans l’avion qui nous conduit de Nouméa à Lifou. «Enfin», car cela ne s’est pas fait sans mal: à l'aéroport de Christchurch, nous découvrons avec consternation que notre vol a été annulé sans que nous en ayons été prévenus. Nous passons 3 heures aux guichets de Quantas puis d'Air New Zealand (les compagnies australienne et néo-zélandaise) avant de pouvoir être reclassés sur un autre vol 25 minutes avant le départ. A Brisbane, où nous prenons notre correspondance vers Nouméa, le tracé lumineux de la piste est en panne et nous devons attendre qu'il soit réparé. Enfin, sur le vol interne Nouméa-Lifou, l'hôtesse «oublie» de venir et nous attendons plus d'une heure avant qu'elle ne soit remplacée...

Pour la première fois depuis le début du voyage, nous rejoignons des amis. Laurent, qui a fait une partie de ses études avec Jean-Christophe, sa femme Marie et leur fils Guillaume (16 ans), sont installés à Lifou depuis quelques années. Eux-mêmes grands voyageurs, ils suivent notre périple depuis les premiers jours. Cela fait quelques années que nous ne nous sommes pas vus et nos retrouvailles sont teintées d’une émotion particulière. Nous les fêtons dignement autour d’une bouteille de champagne, sur une plage déserte, avec le soleil couchant en toile de fond. Ça commence à nous plaire la vie sur les îles.

17 décembre 2011 – J183

Si nous adorons bouger tous les jours et découvrir chaque matin un nouveau paysage en ouvrant les rideaux du camping-car, se poser une semaine se révèle aussi très agréable et vraiment reposant. On en profite pour faire une sorte de cure de remise en forme: rappels de vaccins, séance d’ostéopathie, cure de fruits exotiques et de poisson… Ah le poisson de Lifou, pêché par Laurent, cuisiné par Marie (qui mérite bien le surnom de «tata Marmite» que lui avait donné Paul, tout petit)! Même les membres de la famille les plus irréductibles s'y sont mis, et avec plaisir en plus. Mais, nous sommes prévenus: «dans le Lot-et-Garonne, le poisson n'est pas pareil, alors, quand on rentre, on n'en mangera pas!»

La vie ici semble s'écouler sans stress.

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