2000 maniacs - Hershell G Lewis by Gore

2000 maniacs - Hershell G Lewis by Gore

Auteur:Gore [Gore]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Horreur, Fantastique, Gore
ISBN: 9782265031555
Éditeur: Fleuve Noir
Publié: 1985-12-23T07:47:00+00:00


SCÈNE V

John Miller rejoignit Betsy dans le hall de l’hôtel, soulagé d’avoir pu se soustraire à sa femme. Bea ne pouvait supporter d’être repoussée. Elle trouverait peut-être quelqu’un d’autre  ; en tout cas, personne ne pourrait se plier à ses exigences. Il était le seul à exceller dans ce domaine. Elle en avait fait un spécialiste émérite, couvert de médailles.

Betsy avait changé de toilette et lui souriait. Elle avait l’air aussi fraîche que la rosée du petit matin et était aussi désirable qu’une paysanne italienne bien en chair. Elle avait revêtu un corsage dans le même style que celui qu’elle portait plus tôt dans la journée, et ses formes se dessinaient sous sa jupe moulante. Elle était sensationnelle.

John la prit par le bras et lui lança une œillade assassine. S’assurant que personne ne se trouvait dans les parages, il lui murmura à l’oreille :

— Puisque vous êtes décidée à me faire visiter la ville, pourquoi ne commencerions-nous pas par l’Allée des Amants  ?

La jeune fille éclata de rire, d’un rire de paysanne, gras et sonore, quoique féminin.

— Monsieur Miller, vous en avez, de l’esprit  !

— Allez, faites le guide.

Contenant son désir à grand-peine, John emboîta le pas à Betsy.

— Je connais un endroit où nous serons parfaitement bien, dit-elle en lui serrant le bras avec une force étonnante.

Quand ils franchirent la porte, John jeta un bref coup d’œil derrière lui, trop tôt toutefois pour voir Harper, Rufe et Lester sortir de derrière un pilier.

— Ma foi, celui-là, il perd pas de temps, déclara Rufe. Il est plus excité qu’un cerf. C’est une sacrée nature pour s’occuper de deux femmes à la fois.

— À propos, sa femme, c’est moi qui vais m’en occuper, dit Harper, en faisant du coude à Rufe, lubrique, sa bouche s’élargissant en un large sourire à cette seule pensée.

— Harper, mon vieux, je te souhaite bien du plaisir. Pour l’instant, va donc téléphoner.

Harper posa le comic-book qu’il tenait à la main et se dirigea vers le bureau où se trouvait le téléphone.

— Qui veut parier  ? demanda-t-il en riant.

L’appareil, qui datait du déluge, paraissait un jouet dans sa main massive.

— Elle a décroché  ? s’enquit Lester, gloussant d’excitation.

— Tais-toi maintenant, Lester, dit Rufe.

— Allô  ! Madame Miller  ? Bonjour.

La voix de Harper résonnait comme le cri d’un mâle en rut.

— Comment ça va  ? C’est Harper Alexander. Vous vous souvenez de moi  ? On s’est rencontrés cet après-midi.

Lester s’humecta les lèvres.

— Ça me plairait qu’on fasse mieux connaissance.

Rufe rit et cracha sur le tapis fané de l’hôtel. Lester lui donna une bourrade amicale.

— Mais non, vous raterez pas le barbecue, je vous le garantis. Retrouvez-moi dans le hall dans cinq minutes, d’accord, mignonne  ?

Il raccrocha.

— Qu’est-ce qu’elle a dit  ? demanda Rufe, brûlant de curiosité.

— Qu’elle voulait pas manquer le barbecue, répondit Harper, plié de rire, ravi de la facilité avec laquelle il avait appâté sa proie.

Un second crachat brun rejoignit le premier sur le tapis.

— Pardi, les gars, dit Rufe d’un ton traînant, sans elle, y aurait pas de barbecue.



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