--Pierre Rabhi, Claire Eggermont by L'enfant du désert

--Pierre Rabhi, Claire Eggermont by L'enfant du désert

Auteur:L'enfant du désert [désert, L'enfant du]
La langue: fra
Format: epub
Publié: 0101-01-01T00:00:00+00:00


intègres

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Après quelques dures années, Michèle et Pierre pouvaient se réjouir des fruits de leurs efforts. Les résultats obtenus sur la ferme étaient très encourageants et étonnaient le voisinage.

Au bout de sept ans, l’eau courante avait été installée, puis l’électricité six ans après, et leur niveau de vie très simple s’était amélioré. Ils faisaient toujours attention à ne rien gaspiller pour mieux savourer l’essentiel. En toute chose, ils cherchaient la modération, conscients que les ressources de la terre ne peuvent répondre à tous nos désirs, à toutes nos folies.

Ils se sentaient riches et heureux de pouvoir satisfaire par eux-mêmes une bonne partie de leurs besoins.

Petit à petit, les gens des environs s’intéressèrent à leur travail. Pierre organisa alors des petites causeries pendant lesquelles il partageait ses expériences. À cette époque, de nombreux jeunes citadins désiraient s’installer à la campagne.

Eux non plus n’étaient pas d’accord avec une société qui avait fait de la consommation et du gaspillage un mode de vie. Eux aussi aspiraient à vivre libres, en jouissant des biens de la nature, et souhaitaient apprendre l’agriculture pour y parvenir.

Michèle et Pierre, qui avaient besoin d’aide sur la ferme, accueillirent alors plusieurs stagiaires. Certains y séjournèrent longtemps, et devinrent comme des grands frères et sœurs pour les cinq enfants de la famille.

Un jour, parmi les stagiaires, arriva un homme africain originaire du Burkina Faso. Il s’appelait Saïbou. Il était en visite en France pour découvrir des savoirs et des savoir-faire agricoles pouvant aider son peuple. Accueilli par Michèle et Pierre, il leur raconta son histoire :

« De grandes sécheresses ont ravagé mon pays. Les Blancs

nous ont convaincus d’acheter des engrais chimiques et de laisser nos jardins pour ne cultiver que du coton, des arachides et du cacao. Ils nous ont promis que nous gagnerions beaucoup d’argent et pourrions ainsi sortir de la pauvreté.

Mais cela a abîmé encore plus nos terres et nos récoltes n’ont cessé de diminuer. Pour payer les engrais, en nous endettant, nous nous sommes ruinés. Nos familles n’ont plus rien à manger, nos greniers se sont vidés ; nous ne savons plus comment nous en sortir. Beaucoup de jeunes sont partis tenter leur chance dans les villes, bon nombre sont devenus misérables. »

Quand Saïbou découvrit les pratiques naturelles que Pierre appliquait sur sa ferme pour redonner vie à sa terre très pauvre, un grand espoir envahit son cœur. Il était certain que ces méthodes pouvaient aider les paysans de son pays ! Cette manière de faire n’exigeait aucun argent et était donc accessible aux plus démunis.

Quelques mois plus tard, Pierre fut invité par le gouvernement du Burkina Faso pour enseigner son « agroécologie » dans des écoles pour jeunes agriculteurs. À son arrivée à l’aéroport de Ouagadougou, il fut surpris par le grouillement de vie qui animait la capitale. Des centaines de motocyclettes et de vieilles voitures chargées à ras bord se mêlaient aux charrettes, aux vélos et aux piétons dont les vêtements colorés égayaient la ville. De nombreuses vendeuses arpentaient les rues,



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